L'urologue lui donne 2 ans à vivre, quant au grand professeur en urologie, 1 année seulement. Mais c'est méconnaître François. Quand on vit à 200 à l'heure on a forcément appris à solliciter de formidables ressources !
16 ans après ce sombre diagnostic, François nous ouvre les portes d'un monde qui se chuchote.
Synopsis
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (3 Mercis)
François se souvient parfaitement bien du peu d'enclin des médecins face à ce cancer qui les dépasse, et de ces mots qui résonnent encore en lui :
1 an, 2 ans tout au plus...
Mais ces médecins ignorent le surnom que François s'est forgé au fil du temps. Comment auraient-ils pu le savoir ?
Increvable !
Le regard joueur, le sourire malicieux, François aime la vie qu'il s'est construite. Il la résume en une seule phrase :
Croire en soi est essentiel.
Plus il y a de défis, plus François est heureux, même si parfois, il se fait de terribles frayeurs.
Si mes enfants vivent le 1/3 de ce que j'ai vécu, ils auront eu une belle vie !
François est enfant quand éclate la guerre de 1939-45 et pourtant sa mémoire des évènements est intacte. Il faut dire que l'on est plutôt patriote engagé dans la famille et qu'il est hors de question de plier devant l'ennemi. Les actions de bravoure bercent son enfance. Rien d'étonnant à ce que François ait un parcours militaire hors du commun et un engagement patriotique à toute épreuve.
Bel athlète rebelle, un tantinet casse-cou, il attire l'attention du colonel Lactis qui voit en lui un homme de confiance malgré ce caractère bien trempé, où bien souvent se dissimule un cœur tendre. Les deux hommes s'apprécient et se respectent. Le colonel lui apprend à canaliser cette énergie débordante qui le dévore et à développer de surprenantes capacités.
S'en suit une vie professionnelle hétéroclite qui l'amène à côtoyer de multiples milieux sociaux. François saisit au vol les opportunités sans se poser de questions. Tout lui réussit. Dès que cela commence à ronronner, il s'en va pour repartir de zéro dans un tout autre domaine. L'argent gagné est de suite dépensé. Ce qui lui vaut de connaître la vie de château mais aussi la galère de la rue.
Il s'assagit en épousant Fabia avec qui il aura deux enfants. Ils passeront leurs week-ends à rénover une maison laissée à l'abandon en pleine campagne, sur les terres de son enfance. François viendra s'y ressourcer à l'annonce de son cancer.
Un premier dosage de PSA à 160 ( référence < 4), quel défi pour ce jeune retraité !
François est habitué à donner de petits coups de pouce à la médecine depuis qu'un incident de la vie lui a révélé la puissance du magnétisme qu'il dégage. Il a soulagé bien des personnes.
A 83 ans, il poursuit son chemin avec ce même sourire malicieux et ce même regard joueur sur les évènements de la vie.
Tant qu'il y aura du piment dans la vie, il y aura François.
Personnalité
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (5 Mercis)
Homme, 83 ans. Né et vit en France. Date du Témoignage : Septembre 2016
Cancer de la prostate diagnostiqué à l'âge de 67 ans, soit 16 années de recul.
Même si aujourd'hui une prothèse de hanche vieillissante lui donne une démarche moins assurée, François demeure ce bel homme grand et robuste, prêt à relever de nouveaux défis. Il aime vivre intensément. Une seule vie ne lui suffit pas, alors il la double : l'une est socialement acceptée, l'autre est plus secrète.
Il faut que cela bouge !
Fils unique, né d'un père sabotier et d'une mère gérante d'un commerce de chapeaux, François passe une enfance heureuse dans la campagne bressane. Si cet enfant turbulent échappe parfois à la vigilance de ses parents absorbés par leurs activités professionnelles, l'œil bienveillant d'un grand-père maternel ne le quitte pas.
J'en ai fait des bêtises quand j'étais jeune !... Pas seulement quand j'étais jeune d'ailleurs !
François est pour le moins un élève dissipé. Il ne fait pas de très grosses bêtises mais c'est la répétition de petites bêtises qui use les nerfs des enseignants. A l'époque, les tournois scolaires étaient le reflet du prestige des écoles alors, quand il se fait renvoyer de l'école, ce n'est jamais pour très longtemps parce que l'on a besoin d'un champion dans les épreuves sportives inter-écoles.
François est un athlète hors pair. Mais, de toute évidence, l'école ce n'est pas son truc. Alors, son oncle l'embauche à la fromagerie familiale. Ainsi débute, à l'âge de 14 ans, la vie professionnelle de François. L'apprentissage vaut bien des écoles.
La théorie, on l'apprend par la pratique, parfois à nos risques et périls !
Pour doser le taux de matière grasse du lait, on aspirait de l'acide sulfurique à la pipette pour le déversait ensuite dans les échantillons de lait. Un jour que François procédait à ce dosage, l'apprenti comptable l'interpelle.
Erreur !
Un instant d'inattention et ne voilà pas que François absorbe l'acide sulfurique. Une dure épreuve qu'il surmonte en domptant la douleur et une capacité hors-norme à se reconstruire.
François, de confession catholique, se dit non croyant. Rose, sa maman, est quant à elle très croyante, se donnant pour mission d'entretenir les tombes des cimetières. Rose n'a que 16 ans lorsqu'elle met au monde François. C'est une très jolie femme. François se souvient de la gifle qu'elle reçoit alors qu'ils dansent ensemble au bal du village.
Mon amoureuse l'avait prise pour une rivale !
François a peu profité des amusements des adolescents de son âge. Travailler dans une fromagerie n'est pas de tout repos. Les journées sont longues et rudes, la collecte du lait démarre dès l'aube. Un jour, c'était après la soirée des conscrits qui, comme il se doit, est une soirée bien arrosée, François ne s'est pas levé à temps pour la collecte du lait. La remontrance de son père lui parut injuste :
Tu ne seras jamais capable de gagner ta croûte !
Incompris, François quitte sur le champ le cocon familial se jurant de lui prouver le contraire. Il a 20 ans. Ses parents se sépareront peu de temps après son départ. Dès lors, François est livré à lui-même. Une liberté qui effraie et enivre à la fois.
Il ne rechigne devant aucun métier, se forme sur le tas et ne ménage pas ses efforts. A plusieurs reprises il quitte tout pour repartir de zéro et se créer une nouvelle vie. Il sillonne la France, Besançon, Megève, Marseille, puis Monaco et Paris, pour finir par s'installer au pays des Savoie.
Aventurier, sociable, affable, un contact humain spontané, sont des traits de caractère qui lui valent de bien belles rencontres.
A la fin des années 50, les stations de ski sont le repère des personnes fortunées et des « people » désireux d'être vus. Concierge d'hôtel la nuit et moniteur de ski en journée, François sera ensuite gérant d'une supérette. Des anecdotes de cette période, il en a à la pelle. Il s'en amuse encore aujourd'hui bien que plus de 60 ans se sont écoulés.
Il conseille Nadine de Rothschild dans la maintenance des hôtels privés de la famille, alors qu'il est le commercial d'une petite entreprise de peinture spécialisée dans les ouvrages en laque de Chine. Il travaille à l'usine de plastique qui fabrique aussi bien les bouchons jaunes et rouges des batteries de voiture que les sièges baquets personnalisés des voitures de Formule 1. Sans le savoir, François vient de faire le premier pas dans un domaine qui l'amènera à la retraite, celui de l'automobile.
Il est chauffeur de maître dans les ambassades, puis chauffeur attitré de M. Dupuy, grand pilote de rallyes automobiles, interdit de circulation dans Paris suite à de nombreuses infractions au code de la route. M.et Mme Dupuy gèrent un hôtel-restaurant fréquenté par de nombreuses célébrités dont certaines ont leurs habitudes, tel le roi Hassan II ou encore Françoise Sagan. Le regard de François s'illumine quand il se remémore les discussions avec Gilbert Bécaud qu'il ramenait tard dans la nuit à son domicile.
Il m'a laissé un CD sur lequel figurent ses chansons dont certaines n'ont jamais été éditées...
M. et Mme Dupuy s'absenteront durant 9 mois et lui confieront la gérance de leur établissement. François est un travailleur acharné et consciencieux, fier de la confiance qu'on lui porte et désireux de ne pas décevoir. Gérer un hôtel-restaurant tout en étant chauffeur de maître laisse très peu de temps à soi. On se lève tôt pour coordonner les achats aux halles afin d'assurer les repas du restaurant et on se couche à point d'heure après avoir raccompagné des célébrités quelque peu éméchées !
Même si l'on est jeune, on s'épuise.
François semble attirer les célébrités et leurs confidences, ce monde de paillettes qui cache parfois bien des souffrances. Un jour, il discutera pendant près de 3 heures avec Madame de Fontenay sur un salon de foire où elle venait présenter la nouvelle Miss France.
C'est une dame simple malgré son apparence guindée !
Michel Simon l'a pris en stop dans son Aronde quand il était bidasse et pressé d'arriver à la gare. Le brin de causette et la gentillesse de l'acteur l'ont touché, et le touche encore à l'évocation de ce souvenir.
J'avais une perm' de 3 jours, et celle-ci, Dieu sait qu'elle était méritée !
27 mois d'armée laissent des traces indélébiles quand on est... ...un jeune con et un casse-cou !
François intègre un bataillon semi-disciplinaire en Allemagne. Sur la fiche de souhait d'affectation, il n'est pas de bon ton pour un appelé de barrer toutes les options et d'inscrire :
Désire rester dans ses pénates !...
Il est plutôt calme de nature mais si on le provoque, une impressionnante énergie s'empare de lui et en surprend plus d'un. Les provocations à l'armée, ça ne manque pas !
Evidemment, François se fait remarquer dès les premiers jours. Il est défié par un ancien combattant de la guerre d'Indochine. La gifle de ce gradé se transforme en un corps à corps sans pitié. François est à terre, dans un piteux état, mais gagne le respect de ce lieutenant surnommé :
Le diable noir.Dans le bataillon des chasseurs alpins, François est à la fois tireur d'élite et éclaireur skieur. L'armée offre la possibilité de révéler bien des facettes de notre personnalité.
Encore faut-il oser les exploiter !
François intègre l'équipe française de sport militaire et remporte toutes les coupes lors des compétitions, particulièrement en natation et athlétisme. Cela a l'avantage de le positionner au plus haut niveau de l'échelle du respect.
C'est très valorisant pour quelqu'un qui n'a même pas son certificat d'étude en poche !
Pour se faire un complément de solde, il n'est jamais à court d'idées. Il repasse les chemises des gradés ou apprend à coloriser des photos noir et blanc.
C'est tout un art !
François regrette d'avoir fait le con à l'école car un certificat d'études ouvre de nombreuses portes, entre autres celles d'une carrière militaire. C'est ce qu'il aurait aimé faire, du moins avant de connaître l'armée de l'intérieur. Il déplore que l'armée casse l'enthousiasme des jeunes et qu'elle prenne parfois de bien surprenantes décisions.
C'est une belle institution qui mériterait d'être mieux gérée.
Quel que soit l'environnement professionnel, François s'en sort toujours avec brio, nouant de chaleureux contacts humains et nourrissant de palpitants souvenirs.
De nombreuses femmes ont influencé la vie de François. Il vivra en couple avec 3 d'entre elles. Salvina naît de son premier mariage avec Patricia. Il adopte Gisèle, l'enfant que Patricia élevait seule avant leur rencontre. Par la suite François tombe sous le charme de celle qu'il surnomme Brigitte Bardot. Mais son activité professionnelle le rend peu disponible. Brigitte se sent délaissée et se laisse séduire par d'autres hommes. Ils se quittent.
Chef des ventes dans un grand garage automobile, François obtient l'ultime consécration :
Le prix du meilleur vendeur de France !
Et c'est au volant de l'une des belles voitures du garage qu'il tente de séduire Fabia. Mais celle-ci rejette la désinvolture de ce jeune homme un peu trop sûr de lui. Résister à François fut, sans le savoir, l'arme fatale de Fabia. Un jour de pluie, François réitère son approche, cette fois-ci en y mettant la forme. Courtoisement, il lui propose de la raccompagner chez elle, ce qu'elle accepte.
François épouse Fabia quelques années plus tard. Ils auront 2 enfants.
C'est la femme de ma vie !
42 ans de vie commune puis Fabia décède brutalement.
C'est moi qui ai un cancer et c'est elle qui meurt. La vie est curieuse.
Cette dernière année, François avait une compagne avec qui il partageait quelques instants de tendresse, mais il vient de rompre. Le besoin de sérénité surpasse celui du soutien et des câlins. Ces précieux instants de complicité où les mots s'effacent devant la puissance des silences lui manquent terriblement.
Sans complicité la vie de couple n'a pas la même saveur.
Indicateurs de bien-être
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
François peine à se positionner sur ces indicateurs censés comparer une situation avant et après le cancer car pour lui, le cancer n'a jamais réellement fait partie de sa vie.
Ce sont les médecins qui disent que j'ai un cancer, moi je n'ai rien !
L'indice bonheur et le sentiment d'être aimé étaient au maximum avant le cancer et ils sont moindre à présent mais le cancer n'y est pour rien, c'est simplement que Fabia n'est plus là. François était très heureux avec Fabia, deux complices qui ne faisaient rien l'un sans l'autre.
C'est elle qui a bouleversé ma vie, ce n'est pas cette maladie.
Conscient que tout est éphémère, François prend la vie comme elle vient. La présence d'une femme lui est indispensable mais le vide qu'a laissé Fabia et le temps qui s'écoule idéalisent chaque jour un peu plus la femme qu'elle était.
Difficile d'égaler une idole !
Aujourd'hui, l'indice bonheur oscille en fonction des relations qu'il entretient avec ses enfants et sa nouvelle compagne. Voir un couple uni qui se tient par la main et échange des regards complices le rend nostalgique.
Le bonheur, c'est d'être 2.
Je me rends compte aujourd'hui que le sentiment d'être aimé est plus utile qu'aimer.Sur le plan de la sensibilité émotionnelle, le colonel Lactis a laissé son empreinte. Avant d'être affecté aux missions spéciales, on nous apprend à gérer nos émotions, pour notre propre sécurité mais aussi pour celle des autres. Rien ne doit transparaître de nos émotions, quelques soient les circonstances. François reste donc de marbre face aux chocs émotionnels que la vie lui réserve mais intérieurement un cœur sensible pleure en silence.
L'indice sensibilité émotionnelle a sans doute toujours été très haut mais, à force de taire cette sensibilité, elle finit par faire croire qu'elle n'existe pas. Aujourd'hui encore, François a du mal à en parler, même si François s'émeut devant la beauté d'une fleur.
Celui qui plonge son regard dans les yeux de François n'a cependant aucun doute sur une sensibilité émotionnelle à fleur de peau.
François a une tolérance à la douleur qui surprend bien des médecins. Le docteur M. lui dit un jour :
Tu n'es pas le fils de ton père pour rien !
Ce médecin avait été stupéfait par l'incroyable gestion de la douleur du père de François, auquel il avait extrait les éclats d'un obus qu'un ami avait imprudemment tenté de désamorcer. Dans l'urgence, pas d'anesthésie mais de simples compresses d'éther pour l'étourdir avant la chirurgie.
Le médecin avait mal pour mon père...François a hérité de cette impressionnante capacité à maîtriser la douleur, capacité renforcée par les nombreuses compétitions sportives et prises de risque qui l'ont endurci tout au cours de sa vie.
Contrairement à sa maman, François n'est pas de nature dépressive, il ne connaît pas cette tendance au mal-être. Toujours très actif, toujours prêt à défendre les idées qu'il soutient, ce qui fait basculer les uns dans le mal-être agit plutôt sur lui comme un stimulateur qui le rend encore plus combatif.
Aujourd'hui, ses capacités physiques étant amoindries, François est moins actif et avoue avoir un certain ras-le-bol de la façon dont la société est gérée. En sourdine, gronde une colère face aux attitudes politiques, aux attentats, aux guerres, aux injustices......Bref, une révolte contre tout ce qui ne va pas. Il a envie de reprendre les missions patriotiques d'antan, histoire d'évacuer ce mal-être qui lui semble être nourri par l'inaction. François réfléchit à une autre façon d'entreprendre socialement avec les contraintes de l'âge.
Le mal-être se nourrit de l'inactivité !
Des câlins, François aime en donner autant qu'en recevoir.
Je n'ai jamais retrouvé cette réciprocité que j'avais avec Fabia.
Les moments de qualité passés entre amis sont pour lui des instants de pur bonheur.
François ne supporte pas le vol, ni le mensonge. Il n'aime pas non plus les compliments ni les félicitations parce qu'il s'est rendu compte que la plupart du temps ce n'était qu'une histoire de convenance. Pour lui, franchise et sincérité rendent de bien meilleurs services.
J'ai horreur du blabla conventionnel ! François ne dit pas qu'il n'a besoin de personne, il dit simplement que la relation à l'autre est importante.
Mensonges et convenances sont des pertes de temps et du gaspillage d'énergie.
Marqueurs émotionnels
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
La vie de François est un parcours chargé d'intenses émotions sur lesquelles il n'a cessé de rebondir.
Je ne savais pas que l'on nomme cela : résilience.
Événements |
Commentaires |
Âge |
Année |
Ophtalmie des neiges |
Skier en montagne sous le soleil sans protection, c'est une bêtise qui fait mal ! |
14 ans |
1947 |
Absorption d'acide sulfurique |
Une inattention et tout peut basculer. |
16 ans |
1949 |
L'armée |
Rébellions, soumissions, accidents de parcours... une façon de tester ses limites ! |
20 ans |
1953 |
Engagement patriotique |
La protection d'un gradé et le dépassement de soi |
20 ans |
1953 |
Mon meilleur ami dévisse |
Une première mise en cordée qui nous sauve la vie. | 28 ans | 1961 |
Une vie de séduction |
Entre vengeance et soutien : la pire des choses qui me soit arrivée dans la vie. |
30 ans |
1963 |
Paralysie des membres inférieurs |
Quand les médecins se trompent |
32 ans |
1965 |
Décès de papa |
Une force tranquille s'éteint |
59 ans |
1992 |
|
|
|
|
J'ai perdu mes lunettes après une chute mais hors de question d'arrêter de skier !
A la fin de cette belle journée ensoleillée, les yeux de François le brûlent terriblement. Ils sont rouges et la brûlure se ressent aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'œil. Bien sûr, c'est un dimanche et aucun médecin n'est disponible. Seul un bandage occultant apaise la douleur. A 13 ans et demi, sa vie bascule dans les ténèbres. Le Docteur J. est pessimiste sur ses chances de recouvrer la vue.
J'étais persuadé que j'allais rester aveugle ! Mes parents en ont bavé !François passe ses journées à écouter la radio dans le fauteuil en osier de son père. Personne ne vient le voir. La famille s'isole.
Curieusement, on a honte quand un tel malheur nous tombe dessus !
Plus d'1 an s'écoule. François en a marre de cette vie. Il a 15 ans et un matin, il décide d'enlever les pansements. Il se souvient parfaitement de cet instant. Les volets de la chambre sont clos mais il ne fait pas noir. Il descend lentement l'escalier qui mène à la lumière de la pièce à vivre. Sa mère hurle :
Le médecin t'a dit de ne pas enlever le bandage !
Mais que peut savoir le médecin de ce que voit François, si François ne tente pas lui-même l'expérience. Ce raisonnement le sort définitivement du royaume des taupes. François vient de mettre le doigt sur le lien fondamental qui unit patients et médecins.
Le médecin a un savoir que chaque patient exploite selon ses connaissances.
Le métier de fromager a aussi ses risques. Il suffit de quelques gouttes d'acide sulfurique absorbé par inadvertance pour détruire une cavité buccale.
Dans un réflexe de survie, François saisit le pot de lait à ses côtés et se rince immédiatement la bouche. Le lait caille instantanément. Il le recrache et se rince à nouveau la bouche jusqu'à ce que le lait ne caille plus. Une façon d'éteindre le feu qui lui dévore l'intérieur de la bouche.
C'est ce qui m'a sauvé !
Les lèvres de François ont une couleur gris jaunâtre, sa langue et la muqueuse buccale sont fortement enflammées au point de se décomposer en blancs lambeaux. La déglutition est très difficile. Le Dr J. évoque le pire et veut l'hospitaliser à Lyon.
" Plus de dents, plus de mâchoire, estomac perforé, etc. certains dommages peuvent causer la mort."
Mais le père de François, beaucoup plus optimiste et confiant, s'oppose à cette hospitalisation.
« Il n'avait qu'à pas faire le con, il s'en remettra bien tout seul ! »François est au repos pendant plus d'un mois. Il se nourrit uniquement de liquides, à la paille. Ce n'est qu'après plusieurs semaines qu'il ingère son premier aliment solide : des petites pâtes qui représentent les lettres de l'alphabet que l'on met dans le potage.
J'ai pris un sacré coup au moral ! Ҫ'en est fini de la fromagerie !
Pendant plusieurs années, l'émail de ses dents ne cesse de se décomposer par petits morceaux provoquant des caries à répétition. On finit par lui poser des couronnes dentaires mais les caries persévèrent sous les couronnes.
Il est marié, installé à Megève, quand à 25 ans il décide d'en finir une bonne fois pour toute avec ces problèmes et opte pour la pose d'une prothèse dentaire. Pour ce faire, il faut lui enlever les dents de la mâchoire supérieure et les molaires de la mâchoire inférieure.
Mais l'acide sulfurique avait soudé les dents dans la mâchoire !S'il se souvient parfaitement bien de ce cauchemar, François n'en conserve que l'émotion ressentie quand il a enfin pu savourer un bon steak.
Cela faisait 6 ans que je n'avais plus mangé de viande !
On ne choisit pas l'armée, elle vous appelle et l'on compose avec !
La mémoire de François est infaillible sur cette période qui contraste tant avec l'insouciance de l'enfance qu'il vient à peine de quitter. 4 épreuves l'ont terriblement marqué.
Ramener une fourragère au bataillon.
C'est l'ultime reconnaissance d'une équipe soudée dans l'effort et d'hommes ayant surpassé les limites du corps. On n'oublie jamais les leçons du terrain.
Ne jamais laisser un homme à terre !
Ne jamais enlever ses chaussures pendant les périodes de repos sinon il est impossible de les remettre !
Une marche forcée de 150 km avec un sac à dos de 33 kg quand on est à flanc de montagne, que l'on trébuche dans les sentiers forestiers sur des racines enfouies, que l'on glisse sur les galets des ruisseaux dans lesquels on patauge pour regagner l'autre rive, c'est comme si on parcourait 300 km sans s'arrêter. Il y a les blessés que l'on évacue et il y a ceux que l'on soutient. Mais quel moment d'émotion quand on franchit, la tête haute, le seuil de la caserne sous les applaudissements des anciens.Qui d'autre peut apprécier l'exploit que ces hommes viennent d'accomplir !
Des larmes de souffrance et de joie s'entremêlent, forgeant une mémoire indestructible, telle un bouclier contre lequel viendront se fracasser les évènements de la vie.
La traversée du Rhin, en février, alors que des blocs de glace flottent à la surface de l'eau.
En guise de combinaison pour lutter contre le froid, on se barde le corps d'une épaisse couche de graisse.
Le corps est capable d'incroyables prouesses !
Un défouloir pour certains gradés.
Le lieutenant K. est un parfait exemple de cette image affligeante de l'armée. François est le dernier, en dehors de la légion, à avoir été mis au tombeau. On vous fait creuser votre tombe avec une pelle puis on recouvre entièrement votre corps de terre ne laissant que la tête hors sol. On vous laisse ainsi plusieurs jours sans manger ni boire.
On a du mal à respirer avec le corps ainsi oppressé !
A cette torture s'ajoute l'humiliation quand ce lieutenant, venu prendre de ses nouvelles, urine en sa direction après lui avoir demandé s'il avait soif.
Malgré ce souvenir encore douloureux, François a conservé ce regard charmeur sur les femmes.
Quand la vie ne tient qu'à un fil.
Il y a toujours un gros pourcentage de dégâts humains dans les manœuvres interalliés. Ce jour-là, la caserne est quasiment déserte car les soldats sont en grande majorité au front en Algérie. Les derniers appelés sont assignés à cet exercice qui rassemble Français, Anglais et Américains. François n'est pas censé participer à ces manœuvres mais comme le commandant n'a plus de chauffeur, François est d'office affecté à ce rôle.
A l'armée, un commandant n'a pas le droit de conduire !
Dégoupiller et lancer une grenade n'a rien d'inné. Les accidents sont là pour le rappeler.
Un jeune appelé fait le geste de lancer la grenade qu'il vient de dégoupiller mais celle-ci lui échappe des mains et tombe précisément là où se trouvent ceux censés contrôler les manœuvres. François se jette sur cet aspirant distrait, le met à terre, la grenade explose, François reçoit des éclats, il y a du sang partout.
Ne bouge pas François sinon tu es mort !
Le médecin militaire aperçoit un éclat logé juste à la verticale de la carotide. On pulvérise rapidement un produit pour stopper l'hémorragie, le temps d'organiser l'opération sur place. Des glaçons se forment autour de la blessure. Ils sont plusieurs à maintenir fermement François car il ne doit absolument pas bouger pendant que le chirurgien extrait les éclats, désinfecte et recoud la plaie.
Des années plus tard, j'avais encore des résidus d'éclats qui sortaient naturellement de la peau !
On ne sort pas indemne d'un parcours militaire ponctué de telles émotions. Le colonel Lactis, gradé d'une institution étatique parallèle, lui a appris à surmonter ces épreuves. Sans lui, François ne serait sans doute jamais devenu l'homme qu'il est aujourd'hui, digne et pleinement conscient de sa force intérieure.
C'est à l'âge de 20 ans que François rencontre le colonel Lactis. Homme d'engagement, fin psychologue, il voit en François le jeune homme fougueux qu'il fut lui-même, avec ce besoin constant de se mettre en danger. Un lien imperceptible les unit. Ce colonel lui transmet patiemment et avec détermination une incroyable connaissance accumulée au fil des années, comme s'il voulait lui éviter les écueils qu'il a connus. À maintes reprises, il lui prouve que l'on peut toujours aller plus loin que les limites que l'on se fixe.
Il suffit pour cela de synchroniser son mental et son corps. Tu n'es pas seul !
Cette phrase sans cesse répétée conduit François à utiliser le "on" plutôt que le "je" quand il veut s'assurer qu'il peut compter sur toute la puissance qui est en lui pour faire face à une situation périlleuse.
On va lui montrer de quoi on est capable !On ne va pas se laisser emmerder par ça !
Tel un mantra, ce petit mot agit sur le cours de sa vie. C'est à ce colonel que je dois cette formidable confiance en moi !
La montagne est belle mais quand cela tourne mal c'est assez rare que l'on s'en sorte.
Ce jour-là, je peux dire que j'ai eu beaucoup de chance !
François part en randonnée avec son ami Arthur sur un chemin d'éboulis au sommet de la falaise du glacier des Bossons. Ce n'est pas la première fois qu'ils s'évadent ainsi en montagne mais, et la vie est ainsi faite, c'est la première fois qu'ils partent en cordée. Il y a énormément de pierres, le chemin est étroit, le terrain instable. Une pierre dévale la montagne, Arthur est déséquilibré, il bascule dans le vide en hurlant. Tout va très vite. Les 5 mètres de corde se déroulent laissant tout juste le temps à François de se cramponner à la montagne pour ne pas rejoindre son ami dans le précipice. 70 kilos qui partent en chute libre cela fait une sacrée secousse pour celui qui est devant.
Cela vous coupe littéralement le souffle.
Tant bien que mal Arthur parvient à reprendre contact avec la montagne. Tous deux se regardent longuement, mesurant la chance qu'ils ont d'être toujours en vie. Ils inspirent profondément de grandes bouffées d'air frais, se réconfortent mutuellement et entament prudemment la descente.
La cordée nous a sauvés !
Le retour à la ferme d'Arthur se fait dans un silence de plomb qui contraste avec la gaîeté qui accompagne habituellement la satisfaction d'une telle randonnée. Le père d'Arthur les observe, son regard semble lire dans leurs pensées, il se tait. Plus tard dans la soirée Arthur se confiera à sa sœur, inquiétée par ces lourds silences.
Quand le weekend suivant François revient à la ferme de son ami, personne ne parle de cette mésaventure. Lorsqu il reprend son joli cabriolet pour rentrer chez lui, une surprise l'attend. La statue taillée à l'opinel de la vierge et de l'enfant que François admirait chaque fois qu'il rendait visite à son ami, est délicatement posée sur le siège arrière. Dans la solitude des alpages, le berger y a gravé l'année de sa création, 1870, et une inscription, IXXI, qui reste un mystère. François n'est pas particulièrement croyant mais cette statue l'a toujours impressionné.
Tu l'aimes cette statue et bien, elle est mieux chez toi, et mon fils il est mieux à la maison !
François est ému. En se séparant d'un objet de toute évidence cher à la famille et en une phrase, le père d'Arthur résume l'intensité des émotions qui les unit à jamais.
Il y a des mercis silencieux qui restent ainsi gravés en nos cœurs ...
C'est la pire chose qui me soit arrivée dans la vie !
François attire les femmes depuis son plus jeune âge. Si cela procure souvent des avantages, il y a parfois des revers dont il se serait bien passé.
2 ex-rivales s'allient et montent un scénario digne d'un roman policier de mauvais goût, mais qui conduit quand même François à la PJ (police judiciaire) pendant 2 mois. Si les policiers comprennent rapidement la manœuvre dirigée par la jalousie et la vengeance, la procédure n'en est pas moins qu'il faut démontrer que les accusations sont inexactes. S'en suivent des interrogatoires soutenus et des humiliations dont François se souvient encore.
C'est vraiment comme dans les films, il y a le bon et le méchant policier !
Même si l'on sait que l'on n'a rien à se reprocher, les procédures judiciaires épuisent à un point tel que l'on est prêt à dire tout ce que l'on veut nous faire dire, simplement pour que le cauchemar s'arrête. Il faut comprendre que ces procédures empiètent forcément sur la vie familiale et professionnelle.
Sans le soutien inconditionnel de Fabia, mon épouse, je crois que je n'aurais jamais pu tenir !
Pour des policiers convaincus de l'innocence d'une personne, appliquer la procédure n'est pas non plus une tâche facile.
C'est une situation abracadabrantesque.
Finalement, la vérité finit toujours par gagner. L'horrible imbroglio imaginé de toutes pièces par les 2 ex-compagnes de François, impliquant dans leur vengeance un enfant innocent, est démantelé. François est blanchi mais cette blessure psychologique est, toujours à fleur de peau.
C'est au travers de telles épreuves que se dévoile la profondeur des relations que nous entretenons avec les membres de notre famille, nos amis, notre entourage professionnel.
Si des liens se renforcent à tout jamais, comme celui qui unit François et Fabia, d'autres volent irrémédiablement en éclats. François coupe émotionnellement les ponts avec sa maman, sa première épouse et ses 2 premiers enfants, sans pour autant déroger à ses obligations morales et financières.
Depuis, le mensonge m'est devenu insupportable !
Cela fait très mal un diagnostic qui vous condamne à la chaise roulante alors que vous êtes dans la force de l'âge, amoureux et des projets plein la tête !
A 30 ans, une petite plaque de verglas sur le chemin du travail...
... et paf me voilà sur le coccyx ! Cela fait sacrément mal !
Malgré tout, François termine cahin-caha sa journée de travail. Ses collègues lui trouvent quand même mauvaise mine. La nuit, François réveille Fabia en hurlant :
Je ne sens plus mes jambes !... Je ne sens plus rien ...!
La médecine française le condamne à la paralysie des membres inférieurs et donc à la chaise roulante à vie. Il y a bien une solution, en Allemagne, mais les chances de succès ne sont que d'1 sur 100, le traitement est long et non pris en charge par le système de soins français.
Une amie leur parle d'une guérisseuse, non loin de là, qui fait des miracles mais François ne croit pas à ces balivernes. La perspective de finir sa vie en chaise roulante ne parvient pas à le faire changer d'avis. Son moral est au plus bas, tellement bas qu'un jour, épuisée de le voir ainsi, Fabia, avec l'aide de 2 amis costauds, l'amène manu militari chez Olga.Il faut vraiment vivre une telle expérience pour accepter que cela soit possible !
Une simple apposition des mains pendant 30 minutes sur le bas du dos, dans le silence, a suffi. Quand Olga dit :
Lâchez-le à présent, ça va aller.
François n'en mène pas large.
Vas y mon gars, tu peux marcher tout doucement vers le bout du jardin.
Confiance et détermination ont sûrement été utiles car la croyance n'y était pas... jusqu'à ces premiers pas qui vous inondent d'une joie indescriptible.
Quand on met un pas en avant, le réflexe est d'avancer l'autre pied pour ne pas tomber.
L'aller-retour d'un bout à l'autre du jardin d'Olga puis l'escalier à monter et redescendre, complétés par des séances de consolidation les jours suivants viennent à bout de cette paraplégie dont seuls persistent le souvenir et une intense émotion profondément ancrée.
En une seule séance d'apposition des mains, Olga fait remarcher François alors qu'il végétait depuis plusieurs semaines. Non seulement François remarche mais Olga lui annonce qu'il est lui-même magnétiseur.
Tu as le même fluide que moi p'tit gars. Je dois redoubler d'efforts pour te soigner et cela me fait maigrir !
Cet échange gagnant-gagnant soude une belle amitié. Olga initie François au magnétisme et lui transmet le fruit de toute une vie à soigner et soulager des patients que la médecine abandonne.
François est fier de son père, il connait certaines épreuves qu'il a endurées et s'est imaginé celles que l'on tait.
Je me suis juré de faire mieux que lui !
Enfant, il était impressionné par le torse de son père qui n'était qu'un patchwork de cicatrices. Un soldat avait tenté de désamorcer un obus, il avait explosé. Le soldat est mort, les séquelles sur le torse de son père immortalisent ce souvenir.
Mon père n'avait qu'une seule narine.
Il suffit qu'une petite coupure s'infecte lors du rasage pour qu'un lupus survienne. Son père est allé plusieurs fois à Lyon pour se le faire enlever. A l'époque il n'y avait pas n'anesthésie. On utilisait l'éther pour atténuer la douleur pendant les opérations. François était à l'école cependant, il se souvient très précisément de cette marque noire que son père a longtemps conservée sur le front, celle de la sangle qui le maintenait fermement pendant que le chirurgien lui creusait le nez pour extraire ce lupus envahissant. Le médecin de famille avait dit :
Je ne sais pas comment il peut supporter cela !
François apprit très tard que le fameux capitaine V. du réseau local de résistants pendant la dernière guerre était son père. L'un de ses anciens lieutenants avait organisé la cérémonie pour lui remettre la légion d'honneur mais son père n'était pas venu.
J'ai fait ce que tous les français auraient dû faire ! On ne fait pas cela pour les honneurs !
Il décéde l'âge de 79 ans d'un cancer de l'anus. Un an plus tôt on lui avait diagnostiqué un cancer du côlon à un stade avancé. Les médecins pensaient qu'il ne passerait pas la nuit et il avait été ramené chez lui. Quelle ne fut par leur surprise quand, 15 jours plus tard, il revenait les voir, fin prêt pour qu'on lui enlève ce morceau de colon dérangeant.
Le père de François a vécu 1 année comme si de rien n'était. On a cru à une récidive quand un matin il s'est réveillé les draps tachés de sang. Le chirurgien conseilla François :
Si c'était mon père, je tenterais de lui faire gagner encore un an !
François acquiesce.
S'il y a une chance il faut essayer !
Le père de François était de ceux qui parlent peu. Il a laissé une lettre dans le dossier médical spécifiant qu'il ne voulait pas être dans un lit à attendre la mort. S'il n'y avait vraiment plus rien à faire, il voulait qu'on l'aide à partir. Il a été opéré le samedi soir, il est décédé le jour suivant.
Difficile d'accepter qu'une telle force de la nature puisse succomber à la maladie ...
Pour les personnes qui, comme le Dr Hamer, s'intéressent aux émotions pour expliquer l'émergence d'un cancer, François a l'impression d'avoir plutôt bien géré les tempêtes de sa vie. A 83 ans, son visage s'illumine quand il se remémore ces instants de fortes émotions, et il se félicite :
Je m'en suis plutôt pas mal sorti !
Antécédents familiaux et médicaux
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
-
Antécédents familiaux
Qui |
Quand |
Pathologies |
Commentaires |
Grand-père maternel |
60 ans |
péritonite |
Décédé de cette péritonite pour avoir négligé la période de repos post-opératoire |
Grand-père paternel |
88 ans |
Cancer de la prostate |
Décédé 2 jours après l'opération. |
Papa |
79 ans |
Cancer du côlon puis cancer de l'anus |
Décédé du cancer de l'anus |
Maman |
90 ans |
Dépressive |
Décédée en maison de repos. |
2 Oncles maternels |
|
Problèmes cardiaques |
Décédés des suites de ces problèmes. |
Le grand-père maternel de François succombe des suites d'une péritonite après avoir sous-estimé les douleurs d'une appendicite et négligé les conseils de repos du chirurgien. C'était un travailleur acharné. Le lendemain de son opération, à 4 heures du matin, il était avec sa faux dans le champ qui aurait dû être fauché depuis plusieurs jours. Le soir même il décédait, la plaie s'étant rouverte. Il avait 60 ans.
Le grand-père paternel succombe à l'âge de 88 ans des suites post-opératoire d'un cancer de la prostate.
Ce fut très rapide, 2 jours seulement après l'opération.
La veille François le rasait, il semblait bien aller.
Mon grand-père était le plus vieux capitaine des pompiers de France.
C'était un pacifique. En tant que marguillier, il sonnait les cloches de l'église.
Il y a une mélodie spécifique à chaque évènement.
Dans le temps, on ne parlait pas trop des problèmes de santé. Du coup François ignore ce qui a provoqué le décès de ses grand-mères. Il se rappelle que sa grand-mère paternelle avait beaucoup d'asthme. Elle est décédée à l'âge de 78 ans, sans doute d'une insuffisance cardiaque. Sa grand-mère maternelle avait 88 ans quand elle est partie.
Une année seulement après l'opération d'un cancer du côlon le père de François décède. Récidive ou cancer de l'anus, le doute subsiste. Il avait 79 ans. Sa maman a vécu de nombreuses périodes de dépression. Elle finit ses jours dans une maison de repos à 90 ans.
2 oncles maternels décèdent de problèmes cardiaques, l'un d'eux avait plus de 90 ans.
-
Antécédents médicaux
Quand |
Pathologies |
Commentaires |
7 ans | Appendicite puis péritonite | Son grand-père décède 3 ans plus tard d'une péritonite. |
12 ans | Rhumes, rhinites, crises de foie à répétition depuis sa naissance | Un séjour à Vichy pour renforcer le système immunitaire. |
14 ans | Ophtalmie des neiges | Plus d'une année sans voir. Tout le monde pense qu'il restera aveugle. |
16 ans | Absorption d'acide sulfurique | Un moment d'inattention qui lui vaut la pose d'une prothèse dentaire à 25 ans : Une mâchoire supérieure toute neuve ! |
36 ans | Ablation de la vésicule biliaire | Suite à la présence de multiples calculs biliaires. |
38 ans | Opération pour calculs rénaux | Peur qu'on lui supprime 1 rein. |
43 ans | Paralysie des membres inférieurs | Fracture du coccyx et lésion de la moelle épinière. Le magnétisme lui rendra l'usage de ses jambes. |
49 ans | Ablation du cholédoque | Suite à la présence de calculs biliaires. |
61 ans | Prothèse de hanche droite | Opération retardée grâce au magnétisme de sa fille. |
62 ans | Opération du canal carpien de la main gauche | Curieusement la main droite ne le fait plus souffrir, il n'y aura pas d'opération sur cette main. |
François est un enfant chétif qui enchaîne rhinites, rhumes, grippes au moindre petit coup de froid. Il a de très nombreuses crises de foie sans que l'on puisse en identifier la cause. A 7 ans une appendicite se transforme en péritonite. A 12 ans, on finit par lui prescrire une cure de 3 semaines à Vichy pour renforcer un système immunitaire jugé bien trop paresseux. Bien qu'accompagné de sa maman, il y aura sa première aventure féminine, avec une femme bien plus âgée que lui.
On se saura jamais lequel de ces remèdes a été le plus efficace !
L'adolescence le métamorphose en un grand et bel athlète. Surpris par ce nouveau corps, il n'aura de cesse d'en tester les limites. On ne compte plus les prises de risques insouciantes.
La mort, je l'ai côtoyée bien des fois !
A 14 ans, une ophtalmie des neiges le rend aveugle pendant plus d'un an. Le médecin est pessimiste. Tous, y compris François, pensent qu'il ne verra plus.
A 16 ans, il est en convalescence plusieurs mois après l'absorption accidentelle d'acide sulfurique sur son lieu de travail.
François a des infections urinaires à répétition depuis l'âge de 15 ans. La plupart du temps les calculs s'évacuent tout seuls. Ils se désintègrent et se transforment en sable véhiculé par les urines. Evidement cela irrite tout sur le passage, d'où la douleur et la présence de sang dans les urines.
La première fois cela surprend. On fait pipi rouge et cela fait horriblement mal !
François adore de toute évidence les mathématiques car il enchaîne calculs rénaux et calculs biliaires.
Quand un calcul est trop gros, une intervention chirurgicale est nécessaire. C'est le cas pour le chapelet de calculs qui obstrue sa vésicule biliaire. Il y en a tellement que le chirurgien préfère lui enlever la vésicule biliaire. François a 36 ans.
On vit très bien sans vésicule biliaire !
2 années plus tard, les calculs réapparaissent mais cette fois-ci aux reins. Tandis que Fabia accouche de Noémie, dans le même hôpital, au bloc opératoire, un chirurgien fragmente péniblement le volumineux calcul de François. En salle de réveil François est inquiet.
En soulevant le drap, j'ai cru que l'on m'avait enlevé un rein !...
Rassuré, il est convié aux séances de bidet. L'eau est très chaude car la chaleur dilate les tissus ce qui facilite l'évacuation des résidus du calcul par les urines.
C'est l'une des pires douleurs que j'ai connues.
A 43 ans, François glisse sur le verglas et se fracture le coccyx avec lésion de la moelle épinière. Il est condamné, à vie, à la chaise roulante. Il s'en sort grâce au magnétisme et mesure alors le poids de ses croyances.
François est à nouveau hospitalisé à l'âge de 49 ans suite à d'atroces douleurs au ventre et un teint anormalement jaune. Le chirurgien, nouvellement embauché, ne trouve rien d'anormal dans les analyses effectuées aussi le garde-t-il en observation. Mais quand le Dr D. fait la visite des malades de son service, François et le chirurgien sont immédiatement expédiés en salle d'opération.
Il faut intervenir sur le cholédoque*, le risque est majeur.
C'est le retour des calculs biliaires. François est jaune parce que le calcul empêche la bile de circuler.
J'ai à présent un petit bout de tuyau qui fait la jointure entre le foie et l'intestin grêle !...
S'il a eu de la chance que le Dr D. soit passé par là, il n'en a pas été de même pour le chirurgien. Le fait qu'il n'ait pas pris la peine de rédiger le rapport post-opératoire a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Il a été licencié sur le champ.
Après avoir contenu la douleur pendant plus d'une année, grâce au magnétisme que dégageait inconsciemment sa fille, François se résigne à la pose d'une prothèse de la hanche droite, il a 61 ans.
Un an plus tard ses mains le font souffrir, les canaux carpiens se rétrécissent.
Je ne peux même plus tenir une fourchette !
François décide de se faire opérer de la main droite, la plus usuelle, mais c'est la période des vacances et localement aucun chirurgien n'est disponible. Une équipe de Lyon intervient et le succès va bien au-delà de tout ce que l'on pouvait imaginer. Non seulement François ne ressent plus aucune douleur à la main droite mais il en est de même pour la main gauche.
Aucune explication ! Plus aucune douleur à la main gauche, donc aucune opération !
Le Diagnostic
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
Les Symptômes
Les Symptômes ayant amené à consulter :
Aucun symptôme.
Comme le papa de François est décédé d'un cancer du côlon, il lui est recommandé de pratiquer tous les 2 ans une coloscopie préventive afin d'intervenir au plus tôt de la maladie, si celle-ci venait à se manifester. François est négligeant sur ce point malgré les rappels réguliers de son épouse. Mais aujourd'hui, le message de Fabia est entendu.
Epuisé, François termine une séance de magnétisme. Fabia l'observe, inquiète.
Toi, tu as encore détecté un cancer ! Quand vas-tu t'occuper de ta santé !
François se passe les avant-bras sous l'eau froide, comme il en a l'habitude après une séance de magnétisme. Il coupe ainsi la chaleur émergeant de la connexion à l'autre. Puis il s'isole, l'air songeur.
Pour la première fois, François utilise son magnétisme sur lui-même, et fait ce qu'il convient d'appeler un auto-bilan. Son visage s'assombrit.
Cela bloque au niveau de la vessie !
Il recommence une fois, deux fois, mais rien n'y fait. Cela ne passe toujours pas.
François comprend que quelque chose ne va pas et décide, sans mot dire, de consulter son médecin généraliste.
Le docteur G. n'est pas surpris par le récit de François. Il sait que François pratique le magnétisme puisqu'il lui envoie de temps en temps ses patients quand la médecine allopathique peine à guérir leurs maux.
Il lui prescrit un bilan sanguin.
La Découverte
Comment a-t-il été découvert ?
Le bilan sanguin est sans ambiguïté.
PSA = 160
Quand tout va bien, la valeur du PSA est < 4 Il y a effectivement de quoi s'inquiéter ! Le cancer de la prostate semble œuvrer en sourdine depuis un bon moment. Le docteur G. dirige François vers un urologue. Le RDV est obtenu dans la semaine.
On sent bien qu'il y a urgence... !
Une biopsie est pratiquée afin de préciser la nature de ce cancer, puis un scanner et une scintigraphie cartographient son extension. Ces informations sont déterminantes pour statuer sur la thérapie adaptée à la particularité du cancer de François.
L'Annonce
Comment vous a-t-on annoncé votre cancer?
Fabia accompagne François à la consultation chez l'urologue mais reste dans la salle d'attente. Le docteur E. P. est face à François. Son regard tente de cerner la personnalité de ce nouveau patient car il n'y a aucun doute, c'est bien un cancer de la prostate, et qui plus est, à un stade avancé. Ce n'est pas une tâche facile pour un médecin d'annoncer de telles situations.
François accuse le coup.
Bon... Et j'en ai pour combien de temps ?
Le docteur E. P. paraît habitué à cette question qu'il n'esquive pas. Il s'appuie tout naturellement sur les statistiques médicales pour lui répondre : 2 ans tout au plus.
Un long silence s'en suit. Même si la vie de François l'a souvent amené à côtoyer la mort, le contexte cette-fois est différent : La fin de sa vie lui est annoncée, telle une certitude ...Il relève la tête, observe un instant ce médecin puis, comme s'il voulait le jauger avant de s'en faire un allier, articule d'une voix assurée :
Eh bien, il va falloir annoncer tout cela à ma femme à présent !
Le verdict de ce médecin résonne au plus profond de François et cette phrase souvent entendue refait surface :
C'est comme ça !
Inconsciemment, cette phrase agit tel un signal rassembleur qui mobilise toutes ses ressources. Le médecin n'entend pas ce qu'il se murmure :
Alors toi, tu vas voir !
Le Choc
Quelles furent vos émotions, pensées, à cet instant et les jours qui ont suivi ?
L'urologue fait entrer Fabia dans le cabinet où l'attend François.
Votre mari a un cancer, on ne peut plus rien faire pour lui.
Ce qu'elle redoutait se concrétise. Fabia éclate en sanglots. Incapable de prononcer un mot, elle plonge son regard désespéré dans celui de son mari.
Le docteur E. P. observe l'incroyable calme avec lequel ce patient rassure son épouse, blackboulant la maladie.
Ce n'est qu'après une nuit, sans sommeil, que Fabia interpelle François :
Mais qu'est-ce qu'il a dit le docteur E. P., tu n'en n'as plus que pour 2 ans ?
Le lendemain, François a rendez-vous avec le professeur P. Ils ont espoir que ce grand spécialiste leur dévoile un traitement dont l'urologue n'aurait pas connaissance. Le choc est brutal. Le temps qui lui reste à vivre n'est plus que d'1 année. Fabia est tétanisée. François peine à reprendre ses esprits mais, le besoin de rassurer sa femme, s'impose :
Ils sont tous fous.... Tu vois bien, ils ne sont même pas d'accord entre eux !...
François serre tendrement Fabia contre lui et lui chuchote :
Ne t'en fait pas, on va vivre comme avant...On vieillira ensemble !
En dehors du personnel médical, personne ne s'intéresse au cancer avant d'y être confronté. Aussi, par manque d'information sur le cancer de la prostate, Fabia ne veut plus avoir de rapports sexuels de peur d'aggraver la situation. Il lui a fallu du temps pour admettre qu'il n'y avait aucun lien et aucun danger ni pour l'un ni pour l'autre.
Je suis allé jusqu'à la menacer d'aller voir ailleurs si elle s'obstinait dans cette voie.
L'effet de choc absorbé, François et Fabia n'ont rien changé à leur style de vie. Ils reçoivent, comme avant, leurs amis à la maison les samedis soirs et vont se promener le dimanche.
On fait quand même davantage de promenades et surtout, on profite pleinement de ces instants.
François ignore la maladie.
Ils décident de s'installer dans leur maison de campagne, sur les terres d'enfance de François, et se lancent dans des travaux de réaménagement. Nombreux sont ceux qui tentent de les en dissuader. Mais François a besoin de se prouver que la maladie n'a pas d'emprise sur lui. Il se met au travail et une quinzaine d'amis lui emboîtent le pas.
Une fois de plus, il a réussi là où d'autres voyaient l'échec.
Ça a l'air de rien mais, ces petits succès redonnent sacrément confiance en soi !
Réflexion
Quels auraient été d’après vous l’annonce, le comportement, le contexte que vous jugez à présent plus appropriés ?
François aime la franchise, elle lui permet de savoir où il se situe et d'agir sur des bases solides.
La franchise est une façon de donner les meilleures chances à quelqu'un !
On dit que 2 avis valent mieux qu'1.
C'est vrai, mais on a généralement autant d'avis que de personnes consultées.
Alors François consulte la personne qu'il juge être la plus pertinente.... Lui-même !....
Ce sont eux qui disent que j'ai un cancer, moi je n'ai rien !
Les Examens
Chronologie des Examens
Examens |
Résultats |
Commentaires |
Qui - Quand |
Echographie |
Présence d'un nodule hypoéchogène |
Suspicion d'un cancer de la prostate |
Médecin généraliste – Annecy |
Prise de sang | Marqueur PSA=160 | PSA (antigène prostatique spécifique) valeur de référence < 4 | Médecin généraliste – Annecy Avril 2000 |
Biopsie | Gleason score 6 soit 3+3 | Urologue - Annecy - Avril 2000 |
|
Scintigraphie | Métastases aux côtes et sur la colonne vertébrale au niveau du bassin | Annecy - Avril 2000 | |
Scanner | En dehors des métastases dans les ganglions avoisinants, aucun élément suspect n'est détecté. | Annecy - Avril 2000 | |
François utilise le magnétisme pour effectuer son auto-bilan. Il bloque au niveau de la vessie mais cela n'a rien à voir avec des calculs urinaires. Une échographie révèle la présence d'un nodule hypoéchogène. Une prise de sang est prescrite afin de déterminer la valeur du marqueur spécifique au cancer de la prostate, le PSA.
Un PSA à 160 c'est beaucoup trop élevé ! Surtout quand la norme est une valeur < 4...
Le rendez-vous chez l'urologue est pris dans la foulée des résultats.
Au toucher rectal, contrôle systématique avant d'enclencher une intervention chirurgicale, le Dr E. P. détecte une structure suspecte sur les 2 lobes de la prostate.
Les contours ne sont pas lisses.
La présence d'un cancer ne semble faire aucun doute mais une biopsie est faite pour s'en assurer et, si le diagnostic se confirme, pour préciser l'agressivité de ce cancer.
L'anapath des lambeaux de prostate extraits lors de la biopsie révèle une agressivité faible.
Le Gleason Score est de 6 (3+3).
Une scintigraphie ainsi qu'un scanner sont nécessaires afin d'effectuer le bilan d'extension du cancer. Des métastases osseuses sont d'emblée visibles sur les côtes et probablement sur la colonne vertébrale au niveau du bassin. Probablement, car François ne retrouve pas son dossier médical, perdu sans doute lors des déménagements effectués depuis ce diagnostic.
Il faut aussi dire que ces détails ne m'intéressent pas !
En dehors des ganglions avoisinants rien de suspect n'est détecté sur les autres organes.
Le stade de progression du cancer est classé III sur une échelle allant de I à IV.
Les marqueurs
Les marqueurs du cancer
|
Taux |
Référentiel |
Commentaires |
Marqueur | PSA = 160 | < 4 | |
Stade (degré d'extension) | III | Echelle allant de I à IV | |
Grade (degré d'agressivité ) | Gleason Score (Gl) = 6 (3+3) | Il y a 3 niveaux de gravité: le 1er avec une valeur <=6 , le 2ème avec une valeur = 7 et le 3 ème pour les valeurs >= 8. | |
Gravité (TMN*) | T3N3M1 | La taille de la tumeur, la présence de métastases dans les ganglions voisins et sur les os sont des éléments peu rassurants. |
* La méthode internationalement utilisée pour déterminer la gravité d'un cancer de la prostate est la classification TNM (Tumor, Node, Metastase soit en français : Tumeur, Ganglion, Métastase).
T (de 1 à 4) décrit la taille de la tumeur.
N (de 0 à 3) décrit la présence ou l'absence de métastases dans les ganglions voisins.
M (0 ou 1) décrit l'absence ou la présence de métastases à distance de la tumeur.
Dans la littérature du cancer de la prostate, on peut lire :
T 3-4 OU Gl >= 8 OU PSA >= 20 OU N+ : Pronostic défavorable
Même si le Gleason Score est à 6 soit une agressivité faible, on comprend pourquoi le pessimisme règne au sein du corps médical :
Sur les 4 indicateurs qui servent de référence, 3 suggèrent un pronostic D E F A V O R A B L E !
Le Protocole Médical
Un PSA à 160 et un Gleason à 6 laissent à penser que le cancer agit en sourdine depuis 5 à 10 ans.
C'est avec cette pensée en tête que l'urologue expose les thérapies adaptées au cancer de la prostate à un stade avancé : Hormonothérapie, Chimiothérapie, Radiothérapie. Mais François ne veut entendre parler ni de chimiothérapie ni de radiothérapie. Il s'y oppose fermement.
Je n'ai jamais eu l'occasion de rencontrer des personnes qui avaient survécus à ces traitements !
Les cellules de concertation pluridisciplinaires n'existaient pas 16 ans plus tôt et le Dr E. P. se retrouve à court d'argument. Dérouté, il s'incline devant un tel refus. Le traitement se limite donc à l'hormonothérapie. Aujourd'hui, avec le recul, François ne peut s'empêcher de penser :
Compte tenu du pronostic vital annonçé, j'ai peut-être eu raison !
Le PSA est le marqueur qui permet de suivre l'efficacité du traitement du cancer de la prostate. Au fil des années ce PSA peut à nouveau s'élever. Quand il fluctue à la hausse de façon significative et que sa progression d'inscrit dans la durée, on considère que les cellules cancéreuses ont trouvé un autre moyen de se procurer leur carburant principal qu'est :
La testostérone.
On utilise alors les termes de :
Récidive biologique, échappement thérapeutique.
Il existe plusieurs protocoles d'hormonothérapie. Chacun d'eux cible un mécanisme particulier du processus d'alimentation des cellules cancéreuses en testostérone. François met à profit les avancées de la recherche scientifique dans ce domaine afin de trouver ce qui, chez lui, agira le plus efficacement pour contenir ce cancer.
On est tellement tous différents que chacun doit y mettre un peu du sien pour que l'aide médicale puisse pleinement fonctionner !...
Il y a un peu plus d'un an, suite à une rétention d'urine, qui a bien failli le faire basculer dans l'au-delà, François a accepté de rencontrer un oncologue afin de discuter d'un protocole ciblé susceptible d'atténuer les douleurs qu'il ressent depuis quelques mois au niveau du bassin et qu'il peine à gérer seul de façon durable. L'urologue lui avait dit :
Vous savez, les protocoles de soins pour le cancer de la prostate ont beaucoup évolué ces dernières années. La chimiothérapie d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec celle du début de votre cancer.
François ressort de l'entretien avec l'oncologue sans protocole de chimiothérapie.
Ce n'est pas opportun ...
Compte tenu de la façon dont François gère depuis 16 ans ce cancer en dépit du pronostic vital engagé, il n'est pas simple pour un médecin d'apprécier ses limites et donc de lui apporter un traitement qui ferait mieux que ce qu'il fait déjà lui-même.
Résumé des Protocoles
Thérapies |
Protocoles |
Quand - Durée |
Commentaires |
Hormonothérapie en bithérapie |
Casodex et Enantone |
Avril 2000
|
Casodex : 1 comprimé par jour Enantone : 1 injection tous les 3 mois |
Hormonothérapie en bithérapie |
Enantone et Zoladex |
Août 2011 | 1 injection tous les 3 mois de chaque |
Hormonothérapie en bithérapie | Zoladex et Casodex |
Mai 2012 |
On stoppe Enantone et on reprend Casodex en triplant la dose. Casodex : 3 comprimés par jour Zoladex : 1 injection tous les 3 mois |
Hormonothérapie en monothérapie | Zoladex | Nov. 2013 | On stoppe Casodex et on poursuit le traitement uniquement avec Zoladex : 1 injection tous les 3 mois |
Hormonothérapie en bithérapie | Zoladex et Zitiga + corticoïde |
Avril 2015 |
Zytiga : 3 comprimés par jour. Il s'accompagne d'un corticoïde (Solupred) : 1 comprimé par jour Zoladex : 1 injection tous les 3 mois Puis changement de corticoïde : Solupred est remplacé par Dectancyl |
Hormonothérapie en monothérapie | Xtandi + corticoïde | Janvier 2016 |
Xtandi : 4 gélules chaque jour en 1 seule prise Accompagné du corticoïde DECTANCYL 0.5: 1 cp le matin Puis dosage Xtandi réduit à 2 gélules à partir d'Avril |
La croissance des cellules cancéreuses de la prostate dépend des androgènes, ces hormones mâles responsables des caractères masculins comme, la voix grave et la barbe. Les principaux androgènes sont la testostérone et la dihydrotestostérone (DHT).
95 % des androgènes sont produits par les testicules, le reste provient principalement des glandes surrénales.
L'hormonothérapie a pour but de bloquer la production ou les effets de ces hormones. On l'appelle aussi
Traitement par privation androgénique.
Il y a 3 possibilités pour réduire les effets de la testostérone :
Soit réduire sa production, soit inhiber sa transformation en dihydrotestostérone, soit inhiber ses effets au niveau des récepteurs.
Production, Transformation, Réception, sont 3 processus complexes incluant chacun un ensemble d'actions et de déclencheurs. Un protocole d'hormonothérapie cible l'un ou plusieurs de ces actions et/ou déclencheurs.
Il faut à présent trouver celui qui convient le mieux, sachant qu'il est aussi possible de combiner plusieurs hormonothérapies.
François est en surcharge pondérale majeure quand il est pris en charge pour la première fois par le Dr E. P. qui sait que :
Le surplus de graisse favorise l'inflammation et entraîne une surproduction d'œstrogène, de testostérone et d'insuline. Autant de sécrétions qui alimentent la croissance d'un cancer. Le blocage hormonal maximum est conseillé.
Aussi, et compte tenu de la valeur élevée du PSA (160), le Dr E. P. n'hésite pas à prescrire une hormonothérapie en bithérapie afin d'agir en simultané sur 2 axes susceptibles de bloquer la testostérone.
En 2000, lors du diagnostic, 2 hormonothérapies sont disponibles pour le cancer de la prostate.
Casodex + Enantone
Casodex est un anti-androgène. Il inhibe les effets des androgènes au niveau des récepteurs des cellules.
Casodex ne stoppe pas la production des androgènes mais bloque simplement les récepteurs des cellules qui ont besoin des androgènes pour survivre. Les androgènes n'entrant plus dans ces cellules, elles finissent par mourir.
Enantone est un analogue de la GnRH naturelle. Il réduit la production d'androgènes.
Enantone agit au niveau de l'hypophyse pour diminuer la sécrétion d'hormones (LH et FSH), supprimant ainsi les fonctions testiculaires et donc la production des androgènes.
En combinant ces 2 hormonothérapies, le PSA chute rapidement et devient indétectable par les dosages sanguins.
2 ans plus tard, quand François vient faire constater à son urologue qu'il est toujours bien vivant, le PSA est à 0.07 donc très bas.
Je ne peux empêcher ce large sourire devant un tel visage perplexe !
Comment cela se passe :
François prend 1 comprimé de Casodex tous les matins. Ce comprimé est rond, blanc, gravé CDX 50 sur une face. Quant à l'Enantone, une infirmière passe tous les 3 mois lui faire 1 piqure à domicile.
Les effets secondaires :
Chaque personne réagit différemment à l'hormonothérapie :
Certains peuvent avoir de nombreux effets secondaires tandis que d'autres en éprouvent très peu.
Les problèmes de santé ont toujours fait partie de la vie de François. Il s'en est accommodé et prend les choses comme elles viennent sans trop se poser de question. De fait, François connait déjà plusieurs effets indésirables qui figurent sur la notice de ces médicaments avant même de démarrer le traitement. C'est le cas de la constipation, et il sait comment la gérer :
Boire un grand verre d'eau tiède le matin tout en se massant doucement le ventre en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre.
Si au hasard de la discussion avec l'urologue celui-ci aborde un symptôme particulier, alors François peut en prendre conscience :
Oh ça !... je le gère depuis de nombreuses années !
Dans un tel contexte, il n'est pas toujours facile de déterminer les effets indésirables d'un médicament. Avec le temps, l'urologue a compris que François saura l'impliquer quand il aura fait le tour d'un problème et qu'il ne sera pas parvenu à le résoudre.
Quand on parle d'hormonothérapie, il faut bien sûr aborder les problèmes de diminution de la libido et d'impuissance (dysfonctionnement érectile). A en croire les études scientifiques, il est improbable qu'il en soit autrement. Pourtant, François a une toute autre version. Il se souvient parfaitement du jour où sa fonction érectile l'a lâché.
C'était le 22 décembre 2014.
Soit, après 14 ans de traitements. Il s'en souvient précisément parce que sa compagne n'a vraiment pas apprécié.
J'en ai ri, et elle a été vexée.
Mais François riait parce qu'intérieurement il se disait :
Fallait bien que cela arrive un jour !
C'est par la pratique que l'on peut se rendre compte d'un dysfonctionnement. Or, depuis le décès de Fabia, son épouse, l'occasion d'un rapport sexuel nécessitant la fonction érectile ne s'était pas présentée.
J'aime donner du plaisir aux femmes, c'est là qu'est mon plaisir.
Alors, quand on lui demande si l'hormonothérapie a un impact sur sa libido, il répond que cela n'a rien changé à sa relation avec les femmes.
2006 est une année plutôt difficile pour François. Des problèmes relationnels avec ses amis rebondissent sur sa relation avec Fabia, un genou l'embête régulièrement et des vertiges lui font craindre une chute.
Il consulte un spécialiste du genou, le Dr T. V. qui lui propose la pose d'une prothèse.
J'ai préféré des bains de boue et des massages. Cela m'a redonné le complément d'énergie qui me manquait pour travailler sur moi.
Comme dans la longue liste des effets secondaires de l'hormonothérapie figurent de possibles vertiges, une IRM cérébrale est réalisée.
Elle ne révèle rien.
RAS
Enantone + Zoladex
Dans les publications scientifiques on peut lire :
Le retrait des anti-androgènes peut conduire à une diminution paradoxale du taux de PSA chez certains patients.
Le taux de PSA ayant plus que doublé en 7 mois, l'urologue décide d'arrêter le traitement Casodex et de le remplacer par un nouveau protocole d'hormonothérapie : Zoladex.
Zoladex est un analogue de la LH-RH. Il réduit la production d'androgènes.
Zoladex stimule la sécrétion de LH par l'hypophyse. Relativement rapidement, l'hypophyse cesse de répondre à l'excès de stimulation et les testicules arrêtent de produire la testostérone. La baisse du taux de testostérone freine le développement des cellules cancéreuses.
Comment cela se passe :
Tous les 3 mois, une infirmière vient à domicile, faire une piqure de Zoladex. Elle pique tantôt à gauche tantôt à droite afin de ne pas léser les tissus de l'abdomen.
C'est une grande aiguille impressionnante mais c'est indolore.
Les effets secondaires :
RAS
Casodex + Zoladex
La chute espérée du PSA par l'arrêt de Casodex n'a pas lieu. Le PSA est à 13.18. De fait, l'urologue prescrit à nouveau du Casodex, en triplant cette fois-ci la dose tout en conservant le Zoladex de manière à agir simultanément sur la production et les effets de la testostérone.
Je suis définitivement hors statistique... Pourtant pour le coup, j'aurais bien voulu y être !
Comment cela se passe :
Au lieu d'1 comprimé de Casodex par jour, François en prend 3.
La routine s'installe.J'apprécie la visite des infirmières avec lesquelles je papote.
Les effets secondaires / complications :
Une année s'est écoulée lorsque François peine soudainement à respirer. Il est hospitalisé. Un scanner pulmonaire met en évidence la présence de métastases aux poumons.
Le PSA poursuit sa progression :
Le PSA = 17.17 en Mai 2013 il est à présent à 26.78 en Novembre 2013.
Les urologue n'aiment pas ça !
Zoladex
Le Casodex est définitivement mis de côté. On se concentre uniquement sur le Zoladex, en monothérapie.
Comment cela se passe :
Moins de médicaments fait toujours plaisir.
Heureusement qu'il ne m'a pas supprimé la visite de l'infirmière !
Les effets secondaires / complications :
En novembre 2014, François ressent des douleurs dans le bassin mais rejette le support thérapeutique que lui propose l'urologue dans le but d'alléger ces douleurs. Pour le Dr E. P. il ne fait aucun doute que la présence de métastases osseuses est à l'origine de ces douleurs mais pour François, il en est tout autrement.
Je peux gérer cela moi-même si la solution thérapeutique est la prise d'antalgiques.
En avril 2015, François se déplace en urgence au cabinet de l'urologue se plaignant de fortes douleurs au bas du ventre. Le Dr E. P. l'ausculte :
Depuis quand n'avez-vous pas fait pipi ?
Plus de 24h sans uriner est anormal. François fait une rétention d'urine.
Et ça, je peux le dire, cela fait très mal !
L'urologue lui pose immédiatement une sonde urinaire pour le soulager avant de l'hospitaliser :
Grattage de la prostate et ablation des calculs dans la vessie.
Le fait de réduire la taille de la prostate facilite la circulation des urines. Extraire les calculs présents dans la vessie supprimera les douleurs qu'ils induisent.
On se sent revivre, c'est un réel soulagement ! Merci Dr E. P.
Sans surprise, après une intervention chirurgicale, le PSA fait un bond :
PSA = 56.8 en mai 2015
L'état de la recherche médicale sur le marqueur du PSA met en garde sur les fausses interprétations de ce marqueur dans le suivi du cancer de la prostate sachant qu'il est particulièrement sensible à toutes les inflammations du système urinaire.
Difficile de dissocier dans ce PSA la part de l'inflammation liée à la rétention urinaire de celle du cancer de la prostate !
Lors de son hospitalisation, une scintigraphie a été effectuée pour évaluer la progression des métastases osseuses, d'autant plus que François avait évoqué des douleurs qui irradiaient dans la cuisse.
De multiples foyers synthétisés apparaissent...
Zoladex + Zytiga
Un nouveau protocole d'hormonothérapie, L'Abiratérone (Zytiga®), est mis sur le marché.
L'Abiratérone (Zytiga®) est particulièrement adapté aux hommes asymptomatiques ou peu symptomatiques, après échec d'un traitement par suppression androgénique et pour lesquels la chimiothérapie n'est pas encore cliniquement indiquée.
ZYTIGA inhibe la transformation des androgènes.
ZYTIGA bloque sélectivement l'activité d'une enzyme, la CYP17, qui intervient lors de la biosynthèse des androgènes conduisant à la production de testostérone au niveau des testicules, des glandes surrénales et des tissus tumoraux prostatiques.
ZOLADEX, quant à lui, supprime la production d'androgènes, mais uniquement dans les testicules.
C'est déjà pas mal puisque cela représente les 95% de la production !
Mais cela n'est pas suffisant car cela n'affecte pas leur production par les glandes surrénales ni dans la tumeur. D'où l'intérêt de compléter son action par ZYTIGA.
ZYTIGA est administré en association avec de la prednisone (Solupred®), un type de corticostéroïdes qui entraîne une hypo-androgénie, c'est-à-dire une diminution de la sécrétion des hormones androgènes sur ses différents niveaux de production : testicules, glandes surrénales, tissus périphériques.
Le couple Zytiga/Solupred, administré en même temps que ZOLADEX, permet d'abaisser le taux de PSA à un niveau indétectable.
Comment cela se passe :
Zytiga et le corticoïde Solupred sont des comprimés à avaler avec un grand verre d'eau.
Mais ATTENTION : Zytiga ne doit pas être pris avec de la nourriture.
Il doit être pris au moins deux heures après le repas et aucun aliment ne doit être ingéré pendant au moins une heure après la prise de Zytiga car l'alimentation perturbe considérablement les effets de cette molécule (de 10 à 17 fois plus).
Un traitement par corticoïdes met au repos la production naturelle de cortisol. Il faut toujours interrompre progressivement un tel traitement afin de permettre aux glandes surrénales de relancer la production de cortisol sous peine d'abimer sévèrement les fonctions rénales.
On fait suffisamment d'efforts pour contenir ce cancer, mieux vaut respecter scrupuleusement la thérapie pour garder le contrôle !
Les effets secondaires / complications :
Le fonctionnement du foie, des reins et du cœur est contrôlé avant la prise de Zytiga. En effet, bien que l'administration concomitante du corticoïde Solupred minimise les possibles effets indésirables, il est préférable de disposer d'un référentiel en cas de nécessité d'ajustement du dosage de Zytiga.
Une prise de sang toutes les 2 semaines au début du traitement puis ensuite 1 tous les mois.
On contrôle, entre autre :
Les taux de transaminases, la tension artérielle, le taux de potassium, la rétention hydrique etc.
François est pensif :
Le cœur est sous contrôle, j'ai déjà fait un œdème au poumon et une rétention d'urine, je devrais être tranquille à présent !
Xtandi
L'urologue passe le relai thérapeutique à l'oncologue car, même si François gère exceptionnellement bien les métastases aux os et aux poumons, l'urologue n'est pas satisfait du résultat du traitement sur le PSA.
Il baisse, certes, mais il est encore loin d'être indétectable.
Il faut dire que le PSA est sacrément monté après l'intervention chirurgicale liée à la rétention d'urine.
Passer d'un PSA de 190 à un PSA de 123 c'est déjà pas mal ! Pas mal, mais pas suffisant...
L'oncologue, le Dr G. C. change la molécule d'hormonothérapie.
L'enzalutamide (Xtandi) est un anti-androgène. Il inhibe les récepteurs aux androgènes.
C'est une molécule qui cible spécifiquement le cancer métastatique de la prostate. Elle donne de très bons résultats. Elle appartient à un laboratoire pharmaceutique japonais.
C'est beau la collaboration internationale !
Comment cela se passe :
Xtandi est une gélule dosée à 40 mg de principes actifs.
François démarre avec la dose recommandée de 4 gélules chaque jour en 1 seule prise accompagnée du corticoïde Dectancyl 0.5 à raison d'1 comprimé le matin.
Comme Zytiga, Xtandi est une molécule qui s'accompagne d'un corticoïde pour compléter son action.
Xtandi est toutefois moins contraignant que Zytiga car il n'y a pas d'interférence avec l'alimentation.
Les effets secondaires / complications :
Les effets secondaires principaux répertoriés pour ce médicament sont :
La fatigue, la diarrhée, les bouffées de chaleur.
François se sent effectivement fatigué et cela ne va pas du tout avec son caractère.
J'ai toujours envie de dormir ! OK, je vieillis, mais j'aurai suffisamment de temps après pour dormir !
L'oncologue réduit le traitement à 2 gélules par jour ce qui a pour effet de diminuer la fatigue. François sait bien qu'il faut se maintenir occupé pour bien vieillir.
Et pour ne pas perdre le goût de s'occuper, il faut juste un peu de compagnie ...
Accompagnement Thérapeutique
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (3 Mercis)
François fait confiance aux traitements de la médecine allopathique, mais uniquement à ceux qu'il a acceptés.
Si je suis encore là aujourd'hui c'est grâce au Dr E. P. et à présent au Dr G. C.
Il est reconnaissant pour ces précieuses aides tout en étant conscient que son caractère de battant, inconditionnellement animé d'une force de vie exceptionnelle, y est aussi pour quelque chose dans cette ....
Improbable survie !
Les accompagnements thérapeutiques qui déjouent les pronostics médicaux depuis plus de 16 ans, François les puise en lui.
La force du mental
Cette force du mental, il la doit au colonel Lactis qui n'a eu de cesse de lui répéter :
Ensemble, on va..... Ensemble, on va .... Ensemble, on va..... Ensemble, on va ......
Ce qui signifie :
Synchronise ton conscient et ton inconscient.
François est dubitatif mais respectueux.
Je ne sais même pas ce que c'est mon inconscient !
Puis vient le jour où François refuse une mission qu'il juge beaucoup trop risquée, infaisable. Pour le colonel Lactis, rien n'est impossible.
Quand vous jugez une mission complétement impossible, que l'on vous convainc que cette mission ne vous serait pas confiée si l'on avait le moindre doute sur vos capacités, et que vous réussissez cette mission au-delà de ce qui était prévu, vous êtes conditionné à réussir pour le reste de votre vie !...
La confiance en soi est telle qu'elle pulvérise la moindre peur.
François a gardé en mémoire ce précieux conseil du colonel Lactis qu'il met en pratique dès que le doute s'installe :
N'oublie jamais, si ton conscient te lâche adresse-toi à ton inconscient, ensemble vous y parviendrez !
François ferme les yeux, respire 3 fois profondément et calmement pour se vider la tête. Puis il se concentre sur le problème ou la douleur qu'il veut voir disparaître et prononce affirmativement :
On ne va pas se laisser embêter avec ça, ensemble on va y arriver !La plupart du temps les choses se mettent en place assez rapidement mais il arrive que cela ne soit pas le cas. Alors, avec détermination et patience, François renouvelle cette pratique jusqu'à ce que l'objectif soit atteint.
Il ne lâche rien.
François a aussi remarqué qu'un étrange phénomène se produit quand on le met face à un mur, face à une situation à priori sans issue. On ne lui demande pas son avis, il est hors-jeu.
C'est comme ça !
Ces mots, ou cette intonation, ou bien les 2, déclenchent en lui une réplique qui gronde sourdement face à ce fatalisme défaitiste, une réplique mobilisatrice d'incroyables ressources :
Alors toi, tu vas voir !
Si cette énergie du défi à relever en a surpris plus d'un, elle rend aussi perplexe le corps médical quelque peu démuni quand un patient ne réagit pas conformément aux statistiques.
François est un homme de défi, qu'on se le dise !
Le magnétisme
Personne ne conteste l'existence du magnétisme physique, celui des aimants, que des scientifiques ont expérimenté. Mais le magnétisme humain, animal, vital, fait partie de l'étrange qui dérange.
Certains médecins osent s'en faire un allié. C'est le cas du docteur A. M., chef du service de radio-oncologie d'un centre hospitalier de l'Aveyron (France) :
Voilà plus de trente ans que j'oriente mes patients vers des guérisseurs pour soulager les douleurs, sans a priori. J'ai juste constaté que cela améliorait leur état. Dois-je refuser sous prétexte qu'on ignore comment ça marche ?
Les effets de cette force rayonnante semblent pourtant faire partie de notre quotidien sans que l'on y prête attention.
Un enfant malade s'apaise sous la main de sa mère posée sur son mal... Un regard qui soulage... Un geste, un mot qui rend heureux... Un lieu bénéfique où l'on se sent parfaitement bien. Etc...
Le docteur A. M. a constaté que ce magnétisme agit indépendamment de toute suggestion. Il est employé avec succès sur des mourants, des enfants en bas âge, des handicapés mentaux, des animaux, et fonctionne aussi à distance.
François n'a aucune peine à confirmer cela, puisqu'il a bénéficié lui-même du magnétisme avant de s'en servir pour en aider d'autres. Comme bien des personnes, il ne croyait pas au magnétisme jusqu'au jour où Fabia l'amène chez Olga, une infirmière qui pratique le magnétisme. Quand la médecine conventionnelle baisse les bras, on a le choix :
Soit on se plie au pronostic médical, soit on s'ouvre à l'inconnu !....
Non seulement le magnétisme lui a permis d'éviter la paraplégie à laquelle la médecine allopathique le condamnait, mais il lui a aussi permis de détecter son cancer de la prostate et d'en contenir l'évolution. C'est un outil qu'il utilise dès que quelque chose ne va pas, dès qu'une douleur un peu trop persistante commence à l'agacer.
Je me conditionne mentalement, je fais le vide en moi et... je laisse faire.
Il reconnait toutefois qu'il est moins facile d'utiliser le magnétisme sur soi, même s'il est toujours possible de magnétiser des objets pour qu'ils agissent sur des parties du corps difficilement accessibles, tel le dos.
Les marrons sont très efficaces. Ils emmagasinent l'énergie, un peu comme des batteries.
Quand il ne parvient pas à s'en sortir seul, il a recours à des personnes qui, comme lui, savent transmettre cette énergie. Ce fut le cas pour ses douleurs aux genoux.
Merci Suzon !
L'ancrage
François a toujours été en contact avec la nature mais, après l'annonce de son cancer, il a éprouvé le besoin de s'adosser à ce grand sapin dans le jardin, pieds nus sur l'herbe recouverte de la rosée du matin. Il s'ancre dans le sol, respire lentement jusqu'à s'imprégner de cette délicieuse sensation de sérénité, de calme, de bien-être.
C'est impressionnant comme l'on se sent bien !... Et c'est si facile !
Plus tard, François a appris que le choix de l'arbre, tout comme le moment dans la journée, étaient importants pour ce ressourcement.
Plus l'arbre a des racines profondes ou étendues, plus le sentiment de ressourcement est intense. La rosée du matin amplifie ce phénomène.
Aide: Les personnes
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (3 Mercis)
1 an, 2 ... tout au plus ! Une épée de Damoclès au-dessus de la tête !...
Ce n'est pas facile de vivre après un tel diagnostic surtout quand on a tendance à être anxieuse. La peine de Fabia est immense. François ne veut pas la voir sombrer. Il veut continuer à avancer dans la vie, parce qu'il est encore en vie. Fabia se sent portée par l'énergie qui émane de son mari.
Fabia a souvent des céphalées et ne veut pas consulter de médecin. François a essayé le magnétisme pour l'en débarrasser mais, à son grand désespoir, cela ne marche pas.
Le fluide passe ou ne passe pas. Je ne peux rien y faire !
Confronté au cancer, François prend encore davantage conscience des bienfaits de la présence au quotidien de son épouse. Même s'il est moralement solide, cela fait vraiment beaucoup de bien de se serrer l'un contre l'autre, confortablement installés dans le canapé devant un bon film.
Un jour les céphalées deviennent insupportables. Fabia est hospitalisée. Elle décédera quelques jours plus tard. François peine à en parler, il a les larmes aux yeux, la douleur est intacte.
Je la revois, la boîte crânienne ouverte avec des tubes de partout !
Quand, contre toute logique, la personne que vous aimez disparaît, un immense vide s'installe.
Lorsqu'en avril 2015 François est hospitalisé pour une rétention sévère d'urine, le Dr E. P. demande à voir la famille. Il redoute une défaillance cardiaque pendant l'intervention chirurgicale. François a demandé la présence de ses 2 enfants et de sa compagne Mathilde. Même si François et Mathilde ne partagent pas tous les jours le même toit, ils se connaissent depuis plusieurs mois et se sont habitués l'un à l'autre.
Elle compte beaucoup pour moi.
Mathilde est touchée par la décision de François qui, indirectement, lui signifie qu'elle fait partie de sa famille. Heureuse, Mathilde redouble d'attention pendant la convalescence de François.
Cela fait tellement de bien de se sentir soutenu !
François expérimente avec Mathilde le pouvoir de l'esprit. Elle est assise à ses côtés sur le canapé décidée à faire un peu de couture, tâche qu'elle repousse systématiquement car passer le fil dans le chas de l'aiguille est devenu un calvaire. François lui demande de prendre 2 grandes respirations profondes et de prononcer cette phrase :
Ensemble on met le fil dans le chas de l'aiguille.
Le visage de Mathilde rayonne quand elle s'aperçoit que le fil est entré sans sourciller dans le chas de l'aiguille. Ces petits moments de conscience sont de vrais instants de bonheur pour François.
Pourtant, quelques mois plus tard, lors d'une discussion divergente avec Mathilde sur la relation parent-enfant, François réalise à quel point il aime ses enfants. Le besoin de contact avec eux se fait alors plus pressant. Il se sépare de Mathilde.
Bien qu'ils aient fondé tous deux leur propre famille, les enfants de François sont à ses côtés, quand il a besoin d'eux. Chacun à sa manière apporte un soutien affectif qui vaut tout l'or du monde. Quel bonheur quand Sébastien téléphone le lundi de sa voiture en rentrant du travail. Quel bonheur quand Noémie passe en coup de vent s'assurer qu'il n'a besoin de rien. Chaque fois qu'il est en contact avec l'un d'eux, son visage rayonne.
Même si c'est toujours trop court, cela fait tout oublier : solitude et petits tracas.
Noémie est un peu plus présente parce qu'elle réside à proximité de chez François. Elle se confie aussi davantage. Son travail lui procure de terribles maux de dos et sa santé est fragile. Elle a hérité des infections urinaires de son père et se plaint souvent de céphalées, comme sa mère. François est inquiet, cela le ramène à Fabia. Il l'incite à consulter un médecin par mesure préventive mais, tout comme sa mère, Noémie lui répond :
Ne t'en fais pas, cela va passer !
L'annonce d'un cancer déstabilise toute une famille, surtout quand le pronostic vital est si court. Mais avec le temps, et les épreuves que François surmonte imperturbablement, ses enfants se laissent inconsciemment bercer par cette pensée qui les rassure :
Papa est invincible !
Pour la première fois, François n'a pas passé Noël avec ses 2 enfants et tous ses petits-enfants. Noémie et Sébastien se sont fâchés, pour des broutilles. Il n'est pas parvenu à les convaincre que c'était peut-être le dernier Noël qu'ils passaient ensemble.
D'accord, cela fait 16 ans que j'ai cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, et 8 ans que Fabia est décédée, je ne suis plus crédible !
Le Dr G. est un complice de très longue date, bien avant qu'ils découvrent ensemble la présence de ce cancer. Ils se font confiance mutuellement. Ils ont longuement discuté du magnétisme dont se sert François pour soulager les personnes qui viennent à lui.
Nous en avons partagé des soucis de santé, et pas seulement les miens !
Effectivement, quand le Dr G. ne parvenait pas à déceler la source d'un mal, ou s'il constatait l'inefficacité des traitements sur un patient, il n'hésitait pas à le diriger vers François, d'autant plus que François ne voulait qu'on le rémunère pour ce qu'il faisait.
Je n'ai pas de solution à vous apporter. Allez voir François, il a souvent de bons résultats !
Avec les déménagements qui se sont succédés, François a perdu de vue le Dr G. Il aurait bien aimé comprendre ce qui se passait quand François soulageait l'un de ses patients là où lui et sa médecine traditionnelle étaient tenus en échec. François a la nostalgie de ce médecin de famille avec qui il pouvait tout partager.
Aide: Psychologie
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
François n'a pas eu recours à un support psychologique. Il a naturellement mis en place des mécanismes de défense internes sur lesquels les psychologues mettent des mots.
La possibilité de mener des vies parallèles : l'une socialement acceptée et l'autre, plus secrète, lui procure la part de risque et d'adrénaline dont il a besoin.
Peut-être pour me rappeler que je suis bien vivant !
On pourrait penser que François use du déni, car le déni permet de ne pas voir une réalité dangereuse ou de banaliser une blessure douloureuse. Mais ce serait méconnaître François.
C'est le défi qui me motive ! Il n'y a qu'une lettre qui diffère !
En astrologie je suis bélier, et un bélier ça fonce ! Donc j'y vais, et je me fais confiance !
Il permet de prendre de la distance avec les évènements.
Cela fait tellement de bien de rire ! Surtout de soi, mais avec complaisance quand même !
François ramène tout à la rigolade, quoi qu'il lui arrive. Mais ce n'est qu'après le décès de Fabia qu'il réalise à quel point l'humour est salvateur.
Là où les mots n'étaient pour moi que des conneries, des boutades paillardes, des cancans de jalousie, ces mêmes mots avaient causé la dépression de Fabia.
L'avenir est moins sombre quand on dispose de tuteurs de développement autour de soi.
François a disposé de nombreux "tuteurs de développement", que ce soit son grand-père maternel, le colonel Lactis, l'infirmière qui l'a initié au magnétisme, pour ne citer qu'eux. Ils lui ont permis de rebondir face à des situations où d'autres se seraient effondrés. Ces relations sécurisantes aident à trouver, chaque fois, la force de s'en sortir.
La résilience, concept du psychiatre Boris Cyrulnik, entraîne, entre autre : la défense-protection, l'équilibre face aux tensions, l'engagement-défi, la positivité de soi, la création.
En psychologie, on dit aussi que c'est : L'art de naviguer entre les torrents.
Aide: Biblio
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (3 Mercis)
François lit peu. Il puise les informations qui le nourrissent dans les contacts humains. Un jour, une amie lui a offert ce livre :
du Dr Joe Dispenza
Cette phrase a retenu son intention :
Quel que soit la source de vos problèmes médicaux, il vous est possible de modifier cette situation. François partage cette certitude parce qu'il a lui-même mis en pratique ce que ce chercheur a expérimenté et expliqué par la biologie, les neurosciences, la psychologie, le conditionnement du mental et la physique quantique.
Le placebo, je le pratique sans le savoir !
Aide: Nutrition
Bien qu'on ne parlait pas autant qu'aujourd'hui de l'impact de la nutrition sur le cancer, Fabia aurait bien voulu que François perde un peu de cette surcharge pondérale qui, elle s'en doute bien, ne va pas dans le sens d'une bonne santé. Mais François n'est pas d'accord.
Si je n'ai plus que 2 années à vivre, voire peut-être qu'1 seule, autant profiter des bonnes choses !
C'est un argument imparable. Un tel pronostic n'incite effectivement pas à faire des efforts. D'ailleurs, excepté Fabia, personne ne le lui demande.
François ne change donc rien à ses habitudes alimentaires.
Il consomme principalement de la viande (50% de viande blanche, 50% de viande rouge) et très rarement du poisson.
Sauf le brochet que je pêche en Saône et Loire, et que je mange avec un bol de mayonnaise.
Il ne mange pas trop de fruits, sauf ceux cueillis sur l'arbre (cerises, prunes) quand il vivait en Saône et Loire.
Je me laisse aussi tenter par le gros raison blanc italien !
Au petit déjeuner, François boit du lait et mange du pain avec, soit du beurre et de la confiture, soit du camembert.
Je peux m'enfiler une flûte avec une tablette de chocolat quand j'ai vraiment faim !
Le soir, François mange souvent de la charcuterie avec des cornichons et des olives noires, du fromage - gruyère ou tomme - et une glace quand il fait chaud.
François n'a jamais été un grand consommateur d'alcool. Peut-être a-t-il été préservé des excès que commettent bien de jeunes adultes grâce aux nombreuses crises de foie de son enfance.
Je bois 1 verre de vin rouge aux repas de midi et du soir.
J'ai dû avoir 2 seules cuites dans ma vie : l'une pour mes 20 ans avec un vin marocain à 14°, l'autre quand les copains ont mis des cendres de cigarettes dans mon pastis.Quant au tabac, François l'a abandonné vers l'âge de 40 ans suite à une campagne agressive menée, dans la région, par le Dr G. son médecin de famille. François avait été convaincu au point de relayer le message au sein de l'entreprise dans laquelle il travaillait par le biais du comité d'entreprise dont il avait la charge.
Les stages anti-tabac du Dr G. ont eu un franc succès même si tous n'ont pas définitivement abandonné la cigarette.Si François n'a jamais repris le tabac après ce stage, ce ne fut pas le cas de Fabia qui, suite à un licenciement économique, s'était remise à fumer.
AUCUN
Je n'ai rien fait sur le plan de la nutrition pour contrecarrer le cancer parce que l'on ne nous a rien dit.
François a simplement mangé un peu plus de légumes et de fruits bio pendant environ un an, lorsqu'il était en compagnie de Mathilde.
En 2016, le Dr R. C. lui fait comprendre qu'il est important et possible de perdre quelques kilos en apportant simplement de petites modifications alimentaires. Il lui rappelle également combien il est important de respecter rigoureusement le protocole de soins.
Les effets de l'hormonothérapie Zytiga varient considérablement selon que ce médicament est absorbé ou pas pendant le repas.
Aide: Activité et bien-être
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (3 Mercis)
Il faut savoir vivre avec son âge !
Aujourd'hui, à 83 ans, François tond sa pelouse, coupe sa haie et fleurit sa parcelle de terre qui entoure l'appartement de plein pied qu'il occupe depuis le décès de Fabia. Ce n'est plus les 2000 m2 qu'il entretenait au début de son cancer, c'est juste ce qu'il lui faut pour maintenir une activité physique saine sans s'épuiser.
Autant quand je ne vais pas bien je sais me mettre au repos, autant quand je vais bien il faut que cela bouge !François a toujours été socialement très impliqué et apprécie particulièrement le milieu associatif. Il se souvient de la création du forum des associations dans la ville où il résidait. Il a bien sûr fallu recenser toutes les structures locales existantes cependant, le plus difficile a été de les convaincre de l'intérêt à se regrouper. On n'imagine pas à quel point c'est consommateur d'énergie. Par contre, une fois la tâche accomplie, la reconnaissance est au rendez-vous.C'est quelque chose que l'on fait 1 fois mais pas 2 !
Ses activités extra-professionnelles étaient nombreuses : clubs sportifs, photographie, organisation de rallyes automobiles, etc. Celles qu'il pratique encore aujourd'hui sont : la numismatique, la généalogie, la brocante et le magnétisme.
François a l'âme d'un collectionneur. Il s'est séparé de ses collections de goussets, de dés à coudre etc. mais n'a pas pu abandonner la numismatique. Un virus transmis par son ami Maxime, alors qu'il vivait à Paris.
Il a présidé pendant de nombreuses années l'association numismatique locale et a organisé de nombreuses bourses où chacun expose ses collections. La notoriété d'une bourse se mesure au mètre linéaire d'exposants.
J'ai organisé jusqu'à 210m d'exposition !
Avec regrets, François se retire de la présidence à l'annonce de son cancer.
S'il ne me reste plus qu'une ou deux années à vivre, c'est de ma responsabilité d'assurer le relais.Il savait motiver et conseiller les exposants pour que les échanges soient bénéfiques pour tous. Un jour il eut l'idée de retracer l'origine et l'histoire de la monnaie : un travail titanesque.
Belle aubaine pour les lycéens venus visiter l'exposition la veille de leurs examens !
Si François collectionne les monnaies pour leur beauté d'autres en font un commerce. Il lui est arrivé de trier pendant 1 mois les pièces de monnaie d'un agent de change.
Pièces en or, pièces en argent, pièces rares et la drouille.
La drouille n'a pas de valeur particulière, elle se rémunère au poids. Les pièces classées fleur de coin (FDC) sont celles qui ont le meilleur état de conservation.
Elles sont les plus recherchées !
Savez-vous qu'une pièce rare montée en bijoux perd 50% de sa valeur ! On dit qu'elle est « marquée ».
La fierté de François est de détenir cette pièce :
Une monnaie gauloise celte du Danube qui date de 400 ans avant J.C. D'un côté est gravée une cavalière sur un cheval, de l'autre 2 visages, probablement ceux de Philippe II de Macédoine.
À la demande de sa fille Noémie, François se met à remonter le temps, aux origines de la famille. Même si Internet facilite grandement l'accès aux archives et l'entraide entre membres d'associations généalogiques, cela reste un travail digne des plus grands détectives.
Dans le temps, on se mariait souvent entre cousins. La coutume était aussi de conserver de génération en génération les mêmes prénoms.
Cela croise sacrément les branches de l'arbre généalogique et, avec les descendants qui portent le même nom et le même prénom, il y a de quoi s'emmêler les pinceaux !
François est le point de départ d'un bel arbre qui remonte jusqu'en 1697 et répertorie à ce jour près de 350 personnes dont certaines résident au Canada et au Maroc.
Le graal en généalogie est d'approfondir les recherches pour enrichir l'arbre généalogique des contextes de vie de l'époque, des métiers de chacun, des drames et réussites voire des secrets de famille, pour parvenir à une biographie familiale.
Parfois cela apporte un éclairage inattendu sur des évènements du présent... c'est l'art de la psycho-généalogie !
Le dimanche est réservé à la rituelle brocante.
Un contact social source de belles rencontres !
François y retrouve ses amis, exposants ou visiteurs qui, comme lui, l'espace d'une journée, s'imprègnent de souvenirs d'antan.
L'atmosphère y est bon enfant. François écoute avec empathie les difficultés que chacun traverse car de lui se dégage une relative sagesse qui rassure.
J'ai ainsi pris conscience que la sérénité ancrée en moi me préservait de tous ces petits tracas quotidiens.
Alors qu'il aide une collègue de travail à résoudre un problème informatique, François pose machinalement la main sur son cou en se penchant pour mieux voir l'écran. Celle-ci s'exclame :
Tiens, c'est curieux, mon torticolis a disparu. Cela fait des jours qu'il m'embêtait !
Olga lui avait fait prendre conscience qu'il pouvait se servir de son magnétisme, mais l'occasion ne s'était jamais présentée avant cet évènement. Depuis, François va de surprise en surprise.
Le magnétisme m'a été utile, si je peux le rendre utile à d'autres, pourquoi pas !
Certains médecins le consultent discrètement, soit pour aider à déceler la source d'un mal qu'ils ne parviennent pas à élucider, soit pour confirmer une hypothèse peu sûre, soit pour compléter un traitement.
Si la pertinence de son ressenti est stupéfiante, François reconnait cependant ne pas savoir...... comment ça marche.
Les médecins sont bouleversés par l'humilité de telles personnes. Sans que cela n'y paraisse, elles les obligent à reconsidérer leur vision de la maladie, du corps, de la médecine, du réel, tant leur capacité à soigner toutes sortes de maux de façon "énergétique" est indéniable : des brûlures aux rhumatismes, des abcès aux calculs, hémorragies, dépression etc...
La technique employée s'assimile à celle du scanner, mais d'un scanner humanisé.
François respire 3 fois lentement et profondément en insistant davantage sur l'expiration, puis il ferme les yeux.
Il faut absolument se vider la tête !
Il se concentre sur la personne et scrute le corps en remontant du bout des orteils jusqu'au sommet de la tête. Quand tout va bien, l'énergie passe.
Mais quelle énergie ? La sienne ? Celle de la personne ? Une énergie extérieure qu'il canalise ?
François ne répond pas à cette question. Il a toujours vu une lumière rouge ou bleue qu'il suit jusqu'à ce qu'elle devienne blanche et disparaisse, lui signifiant que la séance est terminée. Il constate qu'il est fatigué après une séance de magnétisme et qu'il a besoin de se rafraichir les avant-bras sous l'eau froide afin atténuer la chaleur qu'ils dégagent.
C'est un effort de concentration qui épuise.
Souvent, le scanning se bloque à un endroit précis du corps. Alors François recommence, une fois, deux fois, trois fois. En règle générale, le nœud énergétique se dénoue et le scanning peut se poursuivre. Quand ce n'est pas le cas, François interrompt la séance et discute avec la personne.
Que se passe-t-il à cet endroit-là ?
Parfois, le simple fait de discuter libère l'énergie et François peut reprendre le scanning. Quand la personne repart fatiguée, François sait que ce qu'il a fait a été bénéfique avant même que la personne ne le lui confirme les jours suivants.
Mais il arrive aussi que François envoie la personne vers son médecin en lui recommandant de faire des examens sur une partie précise du corps, là où le scanning s'est obstinément arrêté.
Aiguiller les gens c'est aussi leur venir en aide.
Attentif et observateur, à l'écoute des conseils qu'on lui prodigue, François affine au fil de l'expérience ses techniques sans se poser de question. Il a bien compris qu'il n'y a pas encore d'explication à ce qui se passe. Il constate, ressent et agit intuitivement. Peu importe qu'il s'agisse d'une prière ou de l'apposition des mains, François se laisse guider par ce qui se passe à l'intérieur de lui.
Pour guérir un zona, il faut s'y prendre en 3 fois.
François a constaté que le zona pouvait récidiver à la moindre contrariété. Aussi, pour s'assurer que son action ne soit pas anéantie par l'un des nombreux tracas de la vie, il renouvelle 3 fois la séance à 3 jours d'intervalle.
Pourquoi 3 fois ? À 3 jours d'intervalle ?
C'est tout simplement l'expérience du terrain qui le lui a enseigné.
François pense que tout le monde a cette faculté de soulager et de guérir. Certains ont des prédispositions, mais ce n'est qu'en pratiquant que l'on s'améliore. Il lui semble toutefois essentiel d'aimer les gens, d'avoir envie d'apporter du mieux-être, voire de guérir. Si cette intention lui paraît importante pour démarrer une séance, il faut savoir ensuite laisser les choses se faire d'elles-mêmes.
On guérit sans doute autant avec le cœur qu'avec les mains.
Le magnétisme seul ne suffit pas toujours. François se souvient de l'alcoolisme de Gilles:
En travaillant sur le foie et le pancréas, 1 séance de magnétisme suffit à stopper la consommation d'alcool. Mais cela ne tient que 3 jours.
La personne doit être accompagnée sur le plan de l'intégration sociale pour parvenir à ne plus toucher à l'alcool. Par chance, François croise un jour le frère de Gilles avec qui il peut s'entretenir en aparté. Il était en peine de voir Gilles sombrer ainsi mais ne savait pas comment l'aider. Il lui a offert une cure de désintoxication puis l'a l'embauché dans la ferronnerie familiale.
De nombreuses personnes veulent aider et il suffit très souvent d'éclairer certaines pistes pour qu'elles trouvent elles-mêmes comment contribuer au bien-être de quelqu'un !
Il arrive aussi que François ne fasse rien. Sa simple présence suffit à rééquilibrer des énergies malmenées. C'est un chirurgien exceptionnel qui le lui a fait constater. Ce médecin cherchait à éviter le plus possible les interventions chirurgicales.
Plutôt rare pour un chirurgien !
Le Dr V. avait pris l'habitude de passer le voir au bureau. Il s'asseyait et, sans mot dire, feuilletait machinalement les revues de voitures posées sur la petite table, là où François recevait ses clients. François savait alors qu'il avait enchainé les opérations chirurgicales, que la nuit ou la journée avait été particulièrement dure. 15, parfois 30 minutes plus tard, il se levait, échangeait un regard soutenu avec François puis partait en le remerciant.
Mon patron s'est longtemps demandé ce qu'il venait faire !
Lorsque François se remémore les nombreuses personnes qu'il a ainsi aidées, son regard pétille et un sourire se dessine sur ses lèvres. Il est tout simplement heureux. Il aime cette définition du magnétisme : Le magnétisme est l'ensemble des procédés (passes, souffle magnétique, imposition des mains,...) utilisant le fluide magnétique à des fins de soulagement et de guérison des maux et maladies. Ce n'est pas simplement un don au sens de « faculté », même si certaines personnes ont plus la capacité de magnétiser que d'autres, mais bien plutôt un don en termes de « donner son énergie aux autres ».
Depuis que François a découvert ses capacités à soulager par le magnétisme, la porte d'un autre monde s'est ouverte, un réseau interconnecté par le bouche-à-oreille. Le fait qu'il partage le même fluide qu'Olga crée une amitié toute particulière. Olga n'a eu de cesse de lui transmettre ses connaissances, fruit d'une longue expérience. Les enseignements d'Olga vont bien au-delà du magnétisme, c'est une multitude de constats qui peuvent rendre bien des services quand les secours médicaux ne sont pas disponibles.
Savez-vous que pour stopper une crise de tétanie il faut faire respirer la personne dans un sac en plastique ?
Les petits trucs pour rétablir le transit intestinal en cas de constipation sont nombreux mais celui-là est celui qui fonctionne sur le plus grand nombre de personnes, y compris sur François :
Prendre un grand verre d'eau tiède le matin et avec la main se masser doucement le ventre en tournant dans le sens des aiguilles d'une montre.
On lui confie des prières, celle qui soigne, celle qui coupe le feu, celle qui stoppe l'hémorragie, celle qui guérit les verrues etc... Ces petits textes traversent le temps, griffonnés sur des petits morceaux de papier qui passent de mains en mains portés par l'élan du . Certains ont une empreinte religieuse, d'autres semblent n'être qu'une succession de sons. Y chercher un sens, tel que la raison le recommande, serait sans doute passer à côté de leur raison d'être.
Ces textes ne sont qu'un support à l'intention pure de venir en aide à l'autre.
François suit les conseils prodigués lors de la remise du texte qu'il s'apprête à utiliser sans jamais chercher à comprendre. Comme pour une séance de magnétisme, il fait le vide en lui, se concentre sur le mal de la personne et récite mentalement le texte en y mettant tout son amour, son amour pour la vie. Il nous en confie quelques exemples :
Couper le feu d'une brûlure ou d'un zona :
Feu De Dieu Perd De Ta Chaleur Comme Judas Perdit Sa Couleur Au Jardin Des Oliviers Lorsqu'il Trahit Notre Seigneur Jésus Christ En Le Vendant Pour Trente Deniers Et Demi.
Ce texte se termine en faisant 3 signes de la croix et en soufflant sur le mal.
En cas d'entorse :
Tu Es Foulure, Tu Es Foulée, Tu Es Levée, Avant Qu'il Ait De La Rosée, Dans La Prairie
En cas de verrues :
Les doigts en pointe vers la verrue dire 3 fois :
Ce Que Je Vois Crois Ce Que Je Vois Décrois
Olga lui a également transmis ses connaissances en phytothérapie. Mais François n'a pas eu l'occasion de les mettre en pratique.
C'est un peu compliqué à mettre en œuvre car il s'agit de mélanges méticuleux de plantes aux noms difficiles à retenir !
Aide : Spiritualité
François n'associe pas la spiritualité à la religion. Pour lui, la spiritualité consiste à profiter pleinement de chaque instant de vie, avec confiance. C'est un art qu'il s'applique à exercer chaque jour, en plaçant le contact humain au premier plan de ses priorités.
Je ne crois pas qu'il y ait quelque chose après, tout se joue ici et maintenant !
Le Suivi
Le suivi se fait chez l'urologue, en général, une fois par an.
Plus les années passent plus il n'en revient pas !
François est joyeux quand il entre dans le cabinet de l'urologue, joyeux de montrer qu'il est toujours vivant. Il apprécie tout particulièrement ce médecin et s'amuse de le voir prisonnier des statistiques médicales. Il constate toutefois que sa perplexité l'atteint plus qu'il ne le pense.
Parfois on a envie d'aller se jeter du haut du "Pont de la Caille" en sortant de chez lui ! C'est quand même dommage qu'un tel battant soit aussi défaitiste !
Il faut dire que pour le Dr E. P. François est un cas particulier. Il aimerait tant que tous ses patients affrontent ainsi la maladie !
Depuis 2002, le PSA remonte très légèrement. Parfois, il double de valeur. Ce fut le cas en 2002 puis en 2007, 2008, 2010. Mais à l'époque, le temps de doublement du PSA était moins préoccupant qu'aujourd'hui et le panel des traitements était plutôt limité.
L'urologue observe ces variations qui lui évoquent un échappement biologique. Echappement biologique qu'il qualifie dans un premier temps de "lent", puis se ravise quand plus tard le PSA fléchit légèrement :
L'échappement biologique n'est pas concluant.
Quand, en 2008, il triple presque de valeur en 6 mois et atteint 0.64, on parle...
... d'échappement biologique probable.
Aux consultations, François guette ce petit hochement de la tête qui précède la phrase...
... le PSA remonte ! Ce n'est pas bon. Vous savez, comme moi, que la vie n'est pas éternelle !..
François est bien conscient de cela mais comment lui faire comprendre qu'il ne se sent pas...
..." au bout du rouleau ".
Un jour, sans doute après une journée épuisante, face à ces fluctuations de PSA imprévisibles et l'absence de souffrance physique de François, l'urologue s'autorise à entrouvrir la porte interdite et pose la question dont la réponse, il le sait, l'interpellera davantage :
Mais vous faites quoi exactement ? Vous vous magnétisez, c'est cela ?
Il est difficile d'expliquer ce que l'on ne comprend pas soi-même à quelqu'un qui ne veut pas vraiment sortir de ses savoirs rassurants. Pourtant, au fil du temps, ces échanges furtifs forgent une profonde relation de confiance qui les rassure mutuellement.
Il faut dire que François est sincère, il ne cherche pas à convaincre. Il raconte simplement ce qui se passe sans avoir la moindre idée de comment cela se passe.
La fluctuation du PSA fait couler beaucoup d'encre dans la littérature scientifique. De nombreux paramètres semblent agir sur ce marqueur qui demeure néanmoins le seul marqueur utilisé pour détecter et suivre le cancer de la prostate.
Le consensus scientifique international n'est pas acquis sur les actions médicales à entreprendre en réaction à une variation de PSA. Les pratiques médicales varient donc significativement d'un pays à l'autre et au sein d'un même pays, d'un médecin à l'autre.
Dans un tel contexte, la relation de confiance entre patient et soignant prend tout son sens et son essor. Cancer ou pas cancer, la vie continue et les soucis de santé tout comme les chocs émotionnels se manifestent sans vergogne.
Quand on lit la longue liste des effets indésirables de n'importe quel médicament, il n'est pas simple de déterminer si un symptôme est lié au traitement ou à la maladie qui progresse ou à toute autre chose qui serait apparue indépendamment du cancer. François est tellement aguerri aux problèmes de santé qu'il parle de symptômes ressentis uniquement lorsqu'il n'est pas parvenu à les éliminer seul.
Cela ne facilite pas la détection des effets indésirables d'un médicament !
En 2006, des douleurs aux genoux, d'abord le droit puis ensuite le gauche, le mènent toutefois à consulter un spécialiste, le Dr T. V. qui lui propose la pose d'une prothèse. A 73 ans, il n'a pas trop envie d'être hospitalisé. En outre, Fabia n'est pas très en forme à cette époque. Alors il se tourne vers un autre magnétiseur car sa force mentale ne lui suffit plus à supprimer la douleur.
Ce n'est pas toujours facile de faire le vide en soi pour mobiliser ses forces de guérison.
Il faut aussi dire que depuis 2006 les évènements émotionnels se sont quelque peu emballés.
Le décès de sa maman à l'âge de 90 ans, fait remonter à la surface des souffrances péniblement enfouies.
Laisser accuser injustement son enfant, aux prises avec la justice, pour préserver une relation amoureuse est sans aucun doute la pire des blessures d'abandon.
L'insistance de Fabia a permis à François de revoir sa maman et d'assumer les obligations morales d'un fils. Quoi qu'elle ait pu faire, aider une maman dans ses derniers jours à partir dignement et paisiblement, est la manifestation d'un pardon qui permet ainsi à François de tourner définitivement une page douloureuse de sa vie.
Suite aux affabulations d'une supposée amie, Fabia fait une grave dépression, et se voit obligée de séjourner plusieurs semaines en maison de repos.
Elle ne pesait plus que 33kg.
A sa sortie, ils quittent la maison qu'ils avaient fini de restaurer pour s'installer temporairement chez leur fille, le temps de trouver un joli appartement avec vue sur le lac, en Savoie.
Quand on est fâché entre amis, mieux vaut prendre de la distance.
En mars 2007, François se plaint de vertiges. Les symptômes perdurent. Il passe une IRM cérébrale. Le bilan ne révèle rien de suspect :
RAS selon le jargon médical.
Fabia, la femme de sa vie, décède en 2008. Elle a toujours eu des céphalées aussi ne s'est-elle pas plus soucié de celle-ci. Quand François finit par la convaincre d'aller consulter, tout se précipite. Les urgences, puis le choc quand il la découvre à l'hôpital, boîte crânienne ouverte et des tubes, des tubes de partout à n'en plus finir.
Un AVC fatal !...
Aujourd'hui encore, François ne peut s'empêcher de retenir ses larmes à l'évocation de ce souvenir.
Plus rien ne sera comme avant. La terre s'ouvre, on est au bord du gouffre...
Si le PSA s'est réveillé lentement au décès de sa maman, il s'emballe après le décès de Fabia.
A quoi bon le retenir !
En 2010, puis 2011, puis 2013, François fait plusieurs pleurésies. La dernière fois, c'était après une journée festive avec son ami Christian. De retour à la maison, François a du mal à respirer, il a froid. Il reconnait ce symptôme, prévient sa fille et appelle les urgences.
3.5 Litres d'eau dans les poumons, c'est énorme !
François ne peut s'empêcher de sourire en pensant ...
... surtout pour quelqu'un qui boit peu ! Quel paradoxe !
Le scanner pulmonaire révèle ce que le jargon médical nomme :
« Des lâchers de ballons »... C'est-à-dire des métastases.
Sans les outils appropriés, il n'est pas possible de déterminer si ces métastases proviennent du cancer de la prostate ou si c'est l'émergence d'un cancer primaire du poumon.
François ne s'en soucie d'ailleurs pas mais, pour la première fois et à la surprise de l'urologue, il demande à ce qu'on l'aide à partir s'il ne parvient plus à gérer ce cancer. Le Dr E. P. le rassure :
Je ne vous abandonnerai pas.
François poursuit l'aventure de sa vie.
En mai 2013, on lui pose un défibrillateur. Son cœur a besoin d'une assistance pour fonctionner régulièrement.
En avril 2015, une rétention d'urine le conduit en urgence chez l'urologue. François n'a pas uriné depuis plus de 24 heures.
Cela fait très mal dans le bas ventre.
Alors le Dr E. P. lui pose une sonde afin de vider illico presto la vessie et lui fixe une poche sur la jambe pour recueillir les urines car François veut passer chez lui avant d'aller à la clinique.
Vider la vessie est un extrême soulagement !
La résection de la prostate, que s'apprête à faire le Dr E. P., est une opération délicate. Aussi souhaite-t-il s'entretenir avec les 2 enfants de François. Il n'y va pas par 4 chemins :
Votre père a 1 chance sur 2 de mourir pendant l'opération.
Puis il énumère la longue liste des risques. En fait, le Dr E. P. ne sait pas trop ce qu'il va découvrir en opérant. De plus, il n'est pas rassuré par les antécédents de santé de François et la présence du défibrillateur. François a 80 ans, c'est une lourde opération à cet âge. Il ajoute que François n'a pas trop le moral ces temps-ci. Il lui a parlé des tensions avec son fils qui le chagrinent. Les enfants écoutent sans poser de questions. La décision d'opérer est prise à l'unanimité, en toute conscience des risques.
La vie est pleine de belles surprises.
Alors que François est sur le brancard qui le conduit en salle d'opération, son fils est là. Ils se regardent, tous deux les yeux embrumés de larmes. Sébastien lui prend la main et lui murmure à l'oreille :
Tiens le coup Papa, à ton réveil tu viendras manger à la maison avec ta compagne !
C'est incroyable comme le fait de se savoir aimé par ceux que l'on aime peut transformer nos états d'âmes. François a juste le temps d'intercepter le Dr E. P. avant que l'anesthésie fasse son effet. J'ai vu mon fils, vous tentez le tout !... J'ai encore quelque chose à vivre !
Le regard étincelant de joie que lui adresse François avant de sombrer dans les bras de Morphée lui donne l'énergie dont il avait besoin pour réussir cette opération :
Résection de la prostate par grattage et ablation des calculs logés dans la vessie.
Le cœur de François a tenu, porté par l'amour de ses enfants.
Le Dr E. P. a parfois le sentiment de soigner bien plus que le corps de ses patients. C'est dans ces moments qu'il touche du doigt :
Ce lien si intime qui unit le corps et l'âme ...
Cela faisait 44 ans que François n'avait plus eu de calculs.
La scintigraphie effectuée avant l'opération a mis en évidence de multiples foyers synthétisés. François ne s'est jamais plaint de quelconques douleurs et a toujours rejeté tout besoin de support additionnel. L'urologue est surpris car, dans la littérature scientifique du cancer, des métastases osseuses sont censées provoquer de fortes douleurs qui requièrent généralement des médicaments appropriés pour les apaiser.
Vous êtes sûr de ne pas avoir mal ?
François finit par mentionner qu'il a sporadiquement des douleurs qui irradient dans la cuisse. Le Dr E. P. n'en revient pas.
Comment un tel décalage entre les études scientifiques et le cas de ce patient face à lui est-il possible ?!
François reçoit une fois par semaine Aline, une kinésithérapeute à qui il transmet ce qu'Olga lui avait appris et ce qu'il a lui-même constaté au fil des séances de magnétisme qu'il prodiguait. Le métier d'Aline lui permet de mettre en pratique ces précieux conseils et de constater que dans de nombreux cas les résultats vont au-delà des attentes.
En octobre 2015, Le Dr E. P. s'adjoint le support du Dr R. C, oncologue, dans le but d'éliminer ces foyers synthétisés, marquant la présence de métastases. Le Dr R. C. n'a pas la réputation d'être un grand bavard, mais avec François le courant passe.
Il est fan des livres de San Antonio !
Au RDV suivant, François arrive avec une caisse pleine de San Antonio dénichés à la brocante. Cela a l'avantage de dénouer l'atmosphère.
Le Dr R. C. souhaite observer les effets du tout nouveau protocole d'hormonothérapie, récemment homologué, que l'urologue lui a prescrit. Il se contente de délivrer des médicaments pour éviter ou contrecarrer certains effets secondaires.
Il n'est pas opportun d'aborder actuellement le panel des chimiothérapies.
Depuis le décès de son épouse, François a perdu l'équilibre affectif qui donne tant d'énergie. Il a bien des amies mais il ne parvient pas à recréer une complicité implicite, ce lien si précieux. Au fond de lui une petite voix murmure :
Là est ta faiblesse !
Courbe du PSA dans le temps :
Résumé des examens du suivi médical :
Examens |
Fréquence |
Commentaires |
Marqueurs sanguins de la prostate : PSA | Variable : de 1 mois à 1 an | Tous les 3 mois au début, puis tous les 6 mois et 1 fois par an quand tout va bien. Lors du suivi d'un nouveau traitement, cela peut être tous les mois afin d'ajuster le dosage. |
Contrôle du défibrillateur | 6 mois | Le contrôle est purement mécanique. |
Autres marqueurs sanguins | Variable en fonction des symptômes | Surveillance entre autre, du bon fonctionnement des reins et du foie. |
Scintigraphie | Ponctuel | Surveillance de l'évolution des métastases osseuses. |
IRM | Ponctuel | Suite à des vertiges - RAS |
Scanner | Ponctuel | Surveillance des poumons suite aux pleurésies. |
Transmettre: Ce que j'ai appris
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (3 Mercis)
François se retourne sur son passé, le regard amusé.
La vie vaut la peine d'être vécue
Certes, la vie n'est pas facile mais nous apprenons bien davantage au travers des épreuves...... et, sans doute l'essentiel !
Il ne faut jamais baisser les bras parce que la vie c'est comme dans la nature :
Le soleil revient toujours après un orage !
On a tous des dons
Chaque être humain est un génie ! Mais si l'on juge un poisson à sa capacité à grimper aux arbres, il passera sa vie entière à croire qu'il est stupide. Albert Einstein.
Nous avons tous des dons. Beaucoup pensent ne pas en avoir, certains nient leur existence, d'autres ne les voient pas et les utilisent sans en avoir conscience.
Comme l'expérience de Mathilde et du fil dans le chas de l'aiguille, la vie serait plus douce avec un peu plus de confiance en soi.
On apprend au contact de l'autre
Transmettre est particulièrement important car une vie ne suffit pas à tout apprendre. Les expériences des autres sont de fantastiques raccourcis dont j'ai pleinement bénéficié.
Il me semble devoir restituer à la société ce que la société m'a offert.
Ce qui est hallucinant c'est qu'en faisant cet exercice de transmission on apprend toujours sur soi-même et de fait, on progresse encore plus sereinement sur le chemin de la vie.
L'argent est utile mais ce n'est pas le plus important
Un jour, un ami m'a envoyé ce précepte chinois :
L'argent peut acheter une maison, mais pas un foyer. Il peut acheter un lit, mais pas le sommeil. Il peut acheter une horloge, mais pas le temps. Il peut acheter un livre, mais pas la connaissance. Il peut acheter une position, mais pas le respect. Il peut payer le médecin, mais pas la santé. Il peut acheter du sang, mais pas la vie. Il peut acheter du sexe, mais pas l'amour.
Heureusement, j'ai compris cela assez tôt dans ma vie !
L'importance du positif
Les mots, les comportements agissent sur la santé. Il suffit de dire à un copain
Tiens tu as bonne mine !
pour voir son visage s'illuminer davantage. L'inverse est aussi vrai.
Savoirs et connaissances, de vrais alliés pour combattre la maladie
Un savoir est lié à une communauté, une connaissance à un individu. Les médecins ont des savoirs, nous en avons tous dans nos métiers, mais ....
... seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Ecouter les médecins, comme on écoute l'instituteur qui nous transmet son savoir, est essentiel pour se situer. S'écouter, on ne nous l'a pas appris, et pourtant :
Qui d'autre que moi peut savoir, mieux que moi, ce que je pense et ce que je ressens ?Savoir dire non. Savoir s'arrêter et se reposer quand on ne se sent pas très bien permet d'aller beaucoup mieux plus rapidement. Se rappeler les instants de vie où l'on a été fier de soi, pour avoir accompli quelque chose que l'on n'avait même pas imaginé pouvoir faire, est la meilleure collaboration que l'on puisse apporter à un protocole de soins.
La satisfaction d'une réussite est bien plus intense quand elle est partagée.
La médecine gagnerait à s'ouvrir à d'autres thérapies
Des médecins démunis et découragés face à la rigidité d'un système alourdi par une bureaucratie démesurée, n'est pas de bon augure pour les patients.
On a oublié la puissance du contact humain. Un médecin confiant transmet une énergie positive qui booste le malade.
Les médecins entendent aussi parler des bienfaits du magnétisme et certains n'hésitent d'ailleurs pas à y avoir recours, pour eux-mêmes, quand la médecine fait défaut. Or dans les faits, ils n'ont pas le droit d'utiliser de tels supports thérapeutiques.
Quel dilemme pour ces médecins qui sont avant tout, des hommes. Un jour, lors d'une conférence, un magnétiseur en colère s'est exprimé en ces termes :
Venez donc nous étudier et dites-nous pourquoi ça marche, au lieu de rejeter ce que vous ne comprenez pas au détriment du bien-être de vos patients !
L'amitié est ce qui reste
Un simple copain, quand il vient chez toi, agit comme un invité
Un véritable ami ouvre ton frigo et se sert.
Un simple copain ne t'as jamais vu pleurer
Un véritable ami a les épaules trempées de tes larmes.
Un simple copain ne connaît pas les prénoms de tes parents
Un véritable ami a leurs numéros de téléphone dans son carnet d'adresses.
Un simple copain apporte une bouteille de vin à tes fêtes
Un véritable ami arrive tôt pour t'aider à cuisiner et reste tard pour t'aider à nettoyer.
Un simple copain déteste quand tu appelles après qu'il soit allé se coucher
Un véritable ami te demande pourquoi tu as mis tant de temps à appeler.
Un simple copain pense que l'amitié est finie quand vous avez une dispute
Un véritable ami t'appelle après une dispute.
Un simple copain attend que tu sois toujours là pour lui
Un véritable ami est toujours là pour toi.
Point de vue de l'entourage
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
François est un homme extrêmement gentil, attentionné, à l'écoute, et doté d'une sacrée dose d'humour. Je le connais depuis le début de sa maladie. Avec son épouse, il était toujours d'une extrême douceur, très prévenant, au point qu'on pouvait se demander qui était le malade. Ce qui est frappant, c'est qu'il ne parle jamais de sa maladie.
Après le Décès de Fabia, malgré sa douleur et le manque qui doit l'habiter, il a la faculté de conserver un optimisme sans égal. Il semble avoir décidé d'ignorer les évènements qui détruisent la plupart des personnes, sans doute, pour se rendre plus fort. Sa fierté ne supporterait pas qu'on le plaigne ou qu'on le regarde comme un malade.
« Ignore le malheur, il t'ignorera. »
Bien que les années défilent, de nombreux projets mobilisent encore François. Des projets aussi bien personnels, qu'affectifs. Il adore m'en parler.
C'est définitivement un homme gai, rigolo, qui croque la vie à pleines dents.
Point de vue des professionnels santé
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 (2 Mercis)
C'est un homme hors-norme.
Je me souviens du moment où je lui ai annoncé son cancer. Sa femme pleurait, lui a blackboulé la maladie. C'était tout à fait surprenant et complétement atypique. On peut le comparer au cas de François Mitterrand, mais en puissance 2, car lui n'a pas le pouvoir qu'avait François Mitterrand. La carrière pour la carrière ce n'est pas son truc.
C'est un homme qui aime la vie, un humaniste, il construit toujours.
Il sait exactement où il se situe et c'est très important de savoir où l'on en est.
Cet homme a un don. Il l'a transmis à la Kinésithérapeute...
Et ça marche !
Songeur, le Dr E. P. s'autorise une brève introspection :
J'étais prédisposé à être médecin. J'ai suivi mon cœur. J'aime partager et être proches de mes patients.
Quand un patient arrive, il est tout nu. Je soigne plus qu'un patient, je soigne un entourage, je soigne une âme.
Je n'arriverais pas à faire ce qu'il a fait. Je me connais.
Que d'aventures et de défis relevés ! Une vie bien remplie !
Aujourd'hui il n'est plus à prouver que la nutrition influence fortement la santé. Il n'est jamais trop tard pour apporter les nutriments dont le corps a besoin. Mais il est vrai qu'il faut ...
... avoir décidé de reprendre le contrôle de son alimentation !
Les médecins ont aussi connaissance de « petits trucs », rapportés par les patients ou confrères, dont ils ont pu personnellement constater les bienfaits. Par exemple :
Les verrues, si elles ne sont pas virales, sont souvent psychologiques. Dans ce cas précis, sur les enfants, ce petit truc fonctionne admirablement bien :
Il suffit de demander à l'enfant de dessiner sa verrue (la façon dont il se la représente), pour la faire disparaître dans les jours qui suivent !
Pour atténuer la douleur d'une brûlure, ou d'un zona :
Le point d'acupuncture situé dans le triangle formé à la base de la main à la flexion du poignet est remarquable.
Commentaires
Pour François, il semble que la maladie ne soit qu’un obstacle de plus qui, quoiqu’il arrive, tel un bulldozer, il finira par aplanir. Il en a vu d'autres ! François n'est ni dans le combat, ni dans la confrontation. Il connaît la valeur de la vie et ne tient pas à en gaspiller la moindre particule.
Un tel parcours ne peut susciter que respect, admiration et gratitude.
Merci pour le recueil de ce témoignage qui permet d'encourager toute personne se trouvant dans le "désert" de la maladie et donner des pistes pour trouver l'oasis du "retour à la Vie"
Il connaît la maladie mais il l'affronte. Courage, énergie!
Est-ce cela que l'on nomme la résilience?
Merci pour ces témoignages, bravo à l'organisatrice .
Merci à François pour ce témoignage que je trouve particulièremen t passionnant en raison de son approche atypique de la maladie. Sa force de caractère est à l’évidence un élément déterminant de son parcours. Le style est très positif et simple. La lecture procure du plaisir.
Bravo pour ce travail d'enquête, d'analyse et de rédaction de qualité.
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.